ÉVÉNEMENT – « Birmanie, un pays en équilibre… » est une exposition photo à découvrir en ce moment à la galerie Hervé Pollini optique. Réalisée par le photographe Pierre Lamarca, elle nous fait voyager à travers la Birmanie. Un pays en pleine transition qui s’ouvre peu à peu sur le monde.
Petit fils d’immigré italien et fils d’artiste, Pierre Lamarca a toujours été passionné de voyages et de photographie. Ce Grenoblois d’origine a fait ses premières prises de vue dès l’âge de 12 ans. « C’était de simples photos de camarades, lors des voyages scolaires » explique-t-il. Son DUT électronique en poche, Pierre Lamarca intègre Merlin Gerin dans les années 80. C’est dans cette entreprise grenobloise, devenue Schneider Electric en 1992, qu’il fera toute sa carrière. Et c’est en 2009, après y avoir passé vingt-huit ans, qu’il lancera sa société : Karmin communication photographie. « L’idée était de réunir le monde de l’industrie et de l’art à travers cette entreprise » indique-t-il. Une nouvelle aventure commence alors pour ce mordu de photo qui peut désormais vivre de sa passion. La Birmanie, un pays mis sous cloche Fin 2012, ressentant le besoin de voyager pour se ressourcer, Pierre Lamarca et sa compagne partent pour la Birmanie. Un mois de voyage et de découverte les attend alors dans ce pays en pleine mutation. A cette période, la Birmanie s’ouvre, en effet, au reste du monde. Les années de dictature militaire sont en train de prendre fin. En témoigne la libération, en novembre 2010, après vingt ans passés en résidence surveillée, d’Aung San Suu Kyi, figure féminine de l’opposition non-violente à la junte militaire. « Nous avons eu envie de visiter ce pays, mis sous cloche pendant des années, et d’en savoir un peu plus sur son ouverture récente. Et cela a été une découverte totale » explique-t-il. « D’habitude, nous aimons partir avec le sac à dos sur les épaules pour pouvoir mieux découvrir le pays où nous sommes. Mais cette fois, nous avons été obligés de planifier un peu et d’adapter notre voyage en fonction de l’ouverture des régions » ajoute Pierre Lamarca. « C’est un pays où les infrastructures routières ne sont pas forcément très bonnes. Nous avons donc été obligés de prendre l’avion à plusieurs reprises pour nous rendre d’une ville à une autre. Nous étions donc moins libres de nos mouvements ». Des portraits pris sur le vifEn vingt-huit jours de voyage, Pierre Lamarca prendra pas moins de 17 000 clichés. A travers ses photographies, on retrouve sa vision de la Birmanie : un pays en équilibre, qui se cherche, entre modernité et expansion économique, entre sacré et profane. « Tout semble être une question d’équilibre instable. Jusqu’au monument qui symbolise le plus souvent la Birmanie, le Rocher d’Or de Kyaik-Hti-Yo » précise-t-il. Ce gros rocher de six mètres de diamètre en forme de crâne, entièrement recouvert de feuilles d’or, est maintenu en équilibre au bord d’une falaise, grâce à un cheveu de Bouddha placé dans le pagodon qui le chapeaute. L’autre photo symbolique de cette exposition est ce pêcheur du lac Inlé, en parfait équilibre sur sa barque, à la fois mobile et immobile. Outre les paysages, on peut aussi découvrir de nombreux portraits de Birmans pris sur le vif. « Aucune de ces personnes n’a posé pour moi » tient toutefois à souligner le photographe. « Pour certains, j’ai même à peine eu le temps de descendre du bus et de prendre la photo qu’ils retournaient déjà à leurs activités. C’est d’ailleurs un peu ce qui s’est passé avec cette femme qui tient un crabe dans sa main. Je n’ai pas eu le temps de faire la mise au point sur son visage. » Grâce à cette exposition, vous pourrez ainsi découvrir la Birmanie sous un nouveau jour, bien loin des clichés et des préjugés véhiculés sur ce pays. Mailys Medjadj
L’exposition photographique « Birmanie, un pays en équilibre… » de Pierre Lamarca est à découvrir jusqu’au 7 décembre, puis du 6 janvier au 8 février à la galerie Hervé Pollini optique. L’exposition est ouverte au public du lundi au vendredi, de 9H30 à 12H et de 14H à 19H, et le samedi de 9H30 à 19H.