REPORTAGE – Les petits libraires n’ont pas dit leur dernier mot. Alors que le projet d’espace culturel Leclerc à Moirans pourrait être abandonné, les librairies indépendantes du Voironnais restent sur leurs gardes. Pour autant, l’ennemi numéro un ne se cache pas dans un centre commercial, mais derrière un écran. Profitant de la gratuité des frais de port, la vente en ligne, Amazon en tête, grignote des parts de marché. La proposition de loi, qui doit être examinée par le Sénat, remettra-t-elle les pendules à l’heure ?
Les librairies indépendantes du Pays voironnais sont inquiètes alors qu’un espace culturel Leclerc est en projet.
© Patricia Cerinsek / placegrenet.fr
Quel avenir pour le livre, entre vente en ligne et e‑book ?
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Pour Laurence Mani-Ponset, à la librairie Chemain à Voiron, « la situation est tendue ».
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Entre 2003 et 2010, le chiffre d’affaires des libraires indépendants a baissé de 5,4 %. La loi Lang ne suffit plus à enrayer la baisse face à l’arrivée de nouveaux concurrents sur le marché.
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« La gratuité des frais de port n’existe que dans les pays où l’on a mis en place le prix unique ». Laurence Mani-Ponset.
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Les libraires indépendantes ont d’autres armes. Les lecteurs sont-ils prêts à se battre à leurs côtés face à la réalité économique ?
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Entre remises et rabais Le libraire se rémunère grâce à la remise accordée par l’éditeur (ou le diffuseur) sur le prix des livres. Lesquelles remises varient selon les maisons d’édition mais aussi chez un même éditeur en fonction notamment de ses collections. En moyenne, la remise est de 30 %. « Trente pour cent, c’est ce qu’il faut pour faire tourner une librairie, explique Laurence Mani-Ponset. Ce qui signifie que la marge nette est inférieure à 1 % ». Vous croyez qu’un libraire passe le plus clair de son temps à lire les ouvrages qu’il conseille ? Non, il négocie et jongle avec les chiffres et les pourcentages. Car le libraire doit accorder des remises sur les livres qu’il vend à l’Etat et aux collectivités. Si le rabais est de 9 % pour les bibliothèques, strictement encadré par la loi, la remise peut être autrement plus conséquente pour d’autres marchés. C’est le cas du marché scolaire où les 23 % de remise pèsent lourd. « On a bien essayé de négocier… », avance Laurence Mani-Ponset. Vu ce qu’on est obligé de consentir pour obtenir ce marché, on ne gagne absolument rien ! ».