Un des plus grands scandales environnementaux de ces dernières années se situe à quelques minutes de Grenoble, le long de l’Isère, à Domène juste à côté de l’aérodrome du Versoud. Une ancienne gravière d’une superficie de 7,5 hectares alimentée par la nappe phréatique devait devenir un espace naturel dédié en partie à la pêche.
Au lieu de cela, et malgré les efforts de la Frapna pour l’en empêcher, elle fut en partie comblée illégalement par des tonnes de déchets, dont certains très toxiques, provenant pour partie de chantiers de déconstruction du Grésivaudan. Un spectacle immonde, une pollution sans précédent… Et au final, neuf années d’instruction désespérante de lenteur, une expertise accablante qui fait encore frémir à l’énoncé de la liste des produits toxiques qui polluent irrémédiablement le site, l’Etat condamné pour inaction fautive, l’ancien gérant de l’entreprise reconnu seul coupable, la propriétaire relaxée…
Courage fuyons face à l’ampleur des moyens à mettre en œuvre pour la dépollution du site ! Il va nous falloir encore des années à devoir nous battre face à nos pires ennemis : le temps et l’indifférence. Car le risque le plus important est que ce lieu tombe dans l’oubli et qu’il ne soit jamais réhabilité. C’est un travail ingrat, épuisant que le nôtre, qui pousserait parfois à baisser les bras…
Mais c’est sans compter sur cette volonté qui nous anime au quotidien et qui fait qu’aujourd’hui le logo de la Frapna, ce petit hérisson symbole de la fragilité et de la beauté de la nature, qui a fêté en 2012 ses quarante ans d’existence, est connu et respecté, craint voire détesté. Mais surtout incontournable et si utile face à tant de nos concitoyens qui considèrent encore notre planète comme un vaste dépotoir et le terrain de jeux de tous leurs excès.
Francis Meneu