Primaires ouvertes pour 2017 : la droite en ordre de marche en Isère

Primaires ouvertes pour 2017 : la droite en ordre de marche en Isère

FOCUS – Pas de trêve esti­vale pour les can­di­dats décla­rés à la pri­maire – ouverte au centre – orga­ni­sée par le parti de droite Les Républicains. C’est ainsi qu’à trois mois du scru­tin Alain Juppé a offi­ciel­le­ment confirmé, le 21 juillet der­nier, la dési­gna­tion de Richard Cazenave dans le rôle de porte-parole de sa cam­pagne pour le dépar­te­ment de l’Isère.

Prise de parole de Richard Cazenave. © Joël Kermabon - Place Gre'net

Richard Cazenave lors d’un conseil muni­ci­pal. © Joël Kermabon – Place Gre’net

Petit à petit, par­tout en France, les têtes d’af­fiche des Républicains avancent leurs pions sur le damier des pri­maires qui dési­gne­ront leur can­di­dat à la can­di­da­ture dans les règles pour la course à l’Élysée.

Les états-majors des dif­fé­rents pré­ten­dants, en pleine effer­ves­cence avant le scru­tin annoncé pour le 20 novembre 2016, ins­tallent leurs cour­roies de trans­mis­sion au cœur des départements.

C’est notam­ment le cas en Isère où Alain Juppé, le maire de Bordeaux vient de dési­gner offi­ciel­le­ment – ce n’é­tait plus un secret – Richard Cazenave, député hono­raire et conseiller muni­ci­pal du groupe Les Républicains – UDI et Société civile, comme porte-parole de sa cam­pagne en Isère.

Le défi ? Organiser un scru­tin irréprochable

Il appar­tien­dra désor­mais à Richard Cazenave d”« incar­ner la visi­bi­lité média­tique de la cam­pagne dans le dépar­te­ment, [de] favo­ri­ser le ral­lie­ment d’élus à [sa] can­di­da­ture et [de] faci­li­ter le déve­lop­pe­ment des comi­tés et de leurs acti­vité », pré­cise Alain Juppé dans un cour­rier adressé au conseiller muni­ci­pal, le 21 juillet dernier.

Alain Juppé (au centre) en grande conversation avec Matthieu Chamussy et Richard Cazenave. © Alain Thiriet

Alain Juppé (au centre) en grande conver­sa­tion avec Matthieu Chamussy et Richard Cazenave. © Alain Thiriet

Une res­pon­sa­bi­lité que le lieu­te­nant isé­rois du can­di­dat assu­mera en lien avec Emmanuel Fusiller, réfé­rent natio­nal, et Éric Chassery, le coor­di­na­teur dépar­te­men­tal des comi­tés de sou­tien, dont huit actuel­le­ment en Isère.

« Mais nous espé­rons, au final, pou­voir en créer une dou­zaine pour cou­vrir l’en­semble du dépar­te­ment », se prend à espé­rer l’élu.

« Je serai son relai, son repré­sen­tant pour relayer ses pro­po­si­tions, ses idées. Nous allons orga­ni­ser des réunions et éga­le­ment la venue de dif­fé­rentes per­son­na­li­tés dont notam­ment Jean-Pierre Raffarin, l’an­cien Premier ministre de Jacques Chirac », expose Richard Cazenave.

La cible ? « Elle dépasse très lar­ge­ment celle des adhé­rents des par­tis poli­tiques. Nous nous adres­se­rons à tous les élec­teurs de la droite et du centre. Le défi est d’or­ga­ni­ser un scru­tin assez proche des gens, des citoyens, dans la trans­pa­rence et la régu­la­rité et ce dans 173 bureaux de vote en Isère », explique le conseiller municipal.

« Ceux qui s’as­soient sur leur convic­tions me fatiguent ! »

Sur le plan local et dépar­te­men­tal, la mul­ti­pli­cité des can­di­da­tures Les Républicains se reflète dans la valse – hési­ta­tion ? – de leurs sou­tiens res­pec­tifs, à tra­vers ce qui res­semble à un jeu de chaises musicales.

C’est ainsi que Matthieu Chamussy, le voi­sin de Richard Cazenave sur les bancs de l’op­po­si­tion muni­ci­pale, qui s’é­tait rangé aux côtés de François Fillon lors des élec­tions à la pré­si­dence de l’UMP en 2014, s’est ral­lié à Bruno Le Maire. L’élu jus­ti­fie son choix par un besoin urgent de renou­vel­le­ment dans les rangs du parti.

Matthieu Chamussy et Pierre Gimel lors de l'annonce du soutien à Bruno Le Maire. © Joël Kermabon - Place Gre'net

Matthieu Chamussy et Pierre Gimel lors de l’an­nonce de leur sou­tien à Bruno Le Maire. © Joël Kermabon – Place Gre’net

« C’est l’oc­ca­sion pour nous de mettre du neuf dans la mai­son. Avec Pierre Gimel, nous avons fait le choix, pour cette pri­maire ouverte à droite, du can­di­dat des idées, du can­di­dat du renou­veau. »

Avec l’aide de Pierre Gimel, vice-pré­sident Les Républicains du Conseil dépar­te­men­tal, Matthieu Chamussy conduit depuis le début de l’an­née la cam­pagne de Bruno Le Maire en Isère, en sou­li­gnant « ses qua­li­tés humaines et sa déter­mi­na­tion ».

Selon Pierre Gimel, c’est le bon choix. « J’ai tra­vaillé avec Juppé, sou­tenu Fillon, mais aujour­d’hui j’ai choisi Bruno Le Maire. Bruno est celui qui incarne le mieux les valeurs aux­quelles je suis atta­ché. Il ne tran­sige pas. Ceux qui s’assoient sur leurs convic­tions me fatiguent ! », tranche-t-il, convaincu.

Un appel à par­rai­ner la can­di­da­ture de Nicolas Sarkozy

Quant à François Fillon, l’an­cien ministre peut comp­ter sur le sou­tien du séna­teur-maire de Domène, Michel Savin appuyé par Frédérique Puissat, pre­mière vice-pré­si­dente Les Républicains du dépar­te­ment, éga­le­ment maire de Château-Bernard, et par Vincent Chriqui, maire Les Républicains de Bourgoin-Jallieu et conseiller départemental.

François Fillon, en visite à Grenoble.

François Fillon, en visite à Grenoble. © Véronique Serre

Là aussi, on est per­suadé d’a­voir misé sur le bon che­val, c’est du moins l’a­vis de Vincent Chriqui. « C’est un réformateur qui porte un pro­jet pour la France. […] Autour de lui, se mon­tera une équipe resserrée qu’il diri­gera avec calme. Car c’est un hom­me de sang­ froid. Certains ont pu y voir un défaut, pour ma part, je trouve que c’est une qua­lité essen­tielle pour un président de la République », décla­rait l’élu cou­rant jan­vier 2016 sur le site des Républicains 38.

C’est sur Nicolas Sarkozy – qui doit annon­cer sa can­di­da­ture avant la fin du mois d’août – que mise pour sa part le comité d’ap­pel à sa can­di­da­ture en Isère. C’est ainsi que Alain Moyne-Bressand, député et maire de Crémieu, Alain Carignon, ancien maire et ministre, et Thierry Kovacs, le maire de Vienne, appellent à « par­rai­ner » l’ancien chef de l’État. Pour ces trois signa­taires, l’en­ga­ge­ment de Nicolas Sarkozy est abso­lu­ment indis­pen­sable « pour un pays sans cap ni chef, qui est à la dérive au plan éco­no­mique, absent de la scène inter­na­tio­nale, et para­lysé dans son action poli­tique ».

Tous les can­di­dats n’ob­tien­dront pas leurs parrainages

Cependant, sur les treize can­di­dats poten­tiels ou décla­rés, tous ne fran­chi­ront pas l’é­tape de la col­lecte des par­rai­nages. Certains s’en plaignent, notam­ment Nadine Morano qui dénonce, dans une inter­view accor­dée à RTL ce 8 août, des « pri­maires assez mal orga­ni­sées ». Ce que ne manque pas de déplo­rer Richard Cazenave. « Ils se pré­sentent comme des vic­times que l’on veut exclure de la pré­si­den­tielle. En réa­lité, beau­coup de ceux qui aujourd’­hui se déclarent can­di­dats n’ob­tien­dront pas leurs par­rai­nages », com­mente le porte-parole d’Alain Juppé.

CazenaveJuppéCreditJoelKermabon-4La mul­ti­pli­cité des can­di­da­tures au sein des Républicains ne revient-elle tou­te­fois pas, pour le parti, à se tirer une balle dans le pied avec le risque d’at­taques personnelles ?

« C’est ce que cer­tains redoutent et c’est ce qu’il faut essayer d’é­vi­ter […] Vous ver­rez que dans nos pro­po­si­tions, nos prises de posi­tions, il n’y a pas d’a­gres­sion contre les per­sonnes », assure l’élu. Et de pré­dire, quelque peu cir­cons­pect : « Mais ce ne sera pas le cas de tout le monde ! »

Si Richard Cazenave ne nie pas le dan­ger, il n’en consi­dère pas moins que l’en­jeu est de taille et que ce pré-scru­tin est incon­tour­nable. « S’il n’y avait pas les pri­maires, le risque serait de ne pas se retrou­ver au second tour », conclut-il sentencieusement.

Joël Kermabon

Joël Kermabon

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