FLASH INFO – Après les asso­cia­tions FNE, LPO ou Lo Parvi, c’est au tour des Écologistes Rhône-Alpes de dénon­cer le pro­jet de bar­rage sur le Rhône, plus pré­ci­sé­ment sur le ter­ri­toire de la com­mune de Saint-Romain-de-Jalionas, bap­tisé Rhônergia. Ceux-ci s’in­ter­rogent notam­ment sur le coût du bar­rage, estimé à 230 mil­lions d’eu­ros en 2018 pour atteindre aujourd’­hui une esti­ma­tion de 320 mil­lions d’euros.

« Nous consta­tons que l’estimatif n’est abso­lu­ment pas sta­bi­lisé. Bien sûr, nous sommes dans la phase de concer­ta­tion, mais un écart de 100 mil­lions d’euros entre l’estimatif de 2018 et celui de 2023 est inquié­tant », juge Margot Savin, secré­taire régio­nale des Écologistes Rhône-Alpes. Non sans iro­ni­ser : « À plus de 100 mil­lions d’euros tous les 5 ans, ce bar­rage [ Rhônergia ] nous coû­tera 530 mil­lions d’euros dans 10 ans, en 2033, année à laquelle ce pro­jet doit voir le jour ! »

La ques­tion finan­cière n’est pas la seule à déran­ger les Écologistes. Aux yeux du mou­ve­ment, les com­pen­sa­tions pro­po­sées par l’ex­ploi­tant du bar­rage CNR, telles qu’un amé­na­ge­ment pay­sa­ger ou une rivière arti­fi­cielle, « ne garan­tissent ni le main­tien d’espèces pis­ci­coles dont l’habitat pas­se­rait d’eaux froides et vives à eaux chaudes et calmes, ni la garan­tie d’un impact moindre sur les terres agri­coles ».

Après les asso­cia­tions, le parti des Écologistes Rhône-Alpes conteste ver­te­ment le pro­jet de bar­rage Rhônergia prévu sur le Rhône. DR

De plus, le pro­jet de curage du lit de la rivière pour­rait remettre en cir­cu­la­tion des pol­luants orga­niques conte­nus dans les sédi­ments depuis un épi­sode de forte pol­lu­tion dans les années 90, redoute Margot Savin. « Cette pol­lu­tion pour­rait se retrou­ver dans les com­munes en aval et impac­ter l’eau potable », dénonce-t-elle, alors que du Rhône dépend l’ap­pro­vi­son­ne­ment en eau du Grand-Lyonnais.

Enfin, « le pro­jet pose des ques­tions à pro­pos de la conci­lia­tion des usages sur la por­tion du Rhône concernée par le pro­jet, notam­ment pour l’ir­ri­ga­tion de cultures dans les com­munes avoi­si­nantes », estiment encore les Écologistes. Pour qui, en conclu­sion, « ce pro­jet de bar­rage-usine est une véri­table atteinte aux usages fon­da­men­taux du Rhône et ne doit pas voir le jour ». Ceci alors que la déci­sion de l’État (auto­ri­sa­tion ou demande d’é­tudes sup­plé­men­taires) est atten­due pour la mi-2024.

Crédit photo de une : visite du site du Rhône concerné par le pro­jet de bar­rage orga­ni­sée par la LPO. © LPO Aura – Clément Pradier