PORTRAIT - À 17 ans, Amélie Triqueneaux a participé pour la seconde fois aux Olympiades européennes de mathématiques pour filles (EGMO). La jeune Grenobloise, qui étudie en classe de terminale au lycée des Eaux Claires, est partie en Hongrie au printemps 2022 avec son équipe pour affronter d’autres compétitrices venues du monde entier. Elle a remporté la médaille de bronze.
« En primaire, je me souviens que j’adorais manipuler des chiffres. À 6 ans, je me suis interrogée : combien font 1+1? Et 2+2? Puis j’ai continué comme ça jusqu’à 1024! », s’exclame Amélie, lycéenne grenobloise qui a participé aux EGMO 2022, Olympiades européennes de mathématiques pour filles qui se tenaient en Hongrie en avril dernier.
Cette compétition internationale de mathématiques ouverte aux jeunes filles de 14 à 17 ans se déroule chaque année dans un pays européen. Amélie est ainsi partie avec son équipe en Hongrie pour représenter une seconde fois la France. Mais, cette fois-ci, en présentiel. En 2021, la compétition s’était en effet déroulée à distance, à cause du contexte sanitaire lié à la Covid-19.
Une seconde médaille de bronze aux Olympiades européennes de mathématiques
Amélie Triqueneaux a alors remporté une seconde fois la médaille de bronze, mais avec une « belle évolution », souligne-t-elle. « En 2021, j’ai fait le pire score de la médaille. Cette année, je ne suis pas passée loin de gagner la médaille d’argent ; j’ai fait le meilleur score! », s’enthousiasme-t-elle.
Une épreuve très enrichissante pour elle. « C’était une superbe expérience. J’ai beaucoup apprécié le fait de me retrouver avec des filles venues des quatre coins du globe et qui partagent toutes la même passion. Avant, je ne disais pas que je faisais des stages de maths au collège. Maintenant, je le dis et ça ne me dérange plus », confie la lycéenne. « On se soutient, on se donne à fond et on s’amuse ! Et en bonus, on peut visiter le pays pendant quelques jours ! »
Plusieurs étapes passées avec brio pour intégrer l'équipe de France
Pour intégrer l’équipe de France féminine de mathématiques, Amélie a dû passer plusieurs épreuves tout au long de l’année. « En septembre, on passe un test pour voir si on est admis à la préparation olympique française de maths. Puis, d’autres tous les deux mois. Et les quatre filles ayant obtenu les meilleurs résultats à l’échelle nationale partent faire les EGMO. »
L'association Animath, dont Amélie est membre depuis 2017, s’occupe de la sélection de l’équipe de France aux EGMO. Ce alors que le niveau en mathématiques ne cesse de baisser dans l'Hexagone. Un constat que fait à son échelle Amélie : « On est assez mauvais, comparés aux autres pays. C’est regrettable. D’ailleurs, ce faible niveau se voit dans les classes au lycée. »
Les EGMO encouragent les jeunes filles à faire des maths de haut niveau
Créées en 2012, les Olympiades européennes de mathématiques pour filles visent à promouvoir et à encourager la présence de collégiennes et lycéennes dans les épreuves de maths de haut niveau. En effet, « il y a un déséquilibre incontestable entre filles et garçons dans la pratique des mathématiques », affirme la jeune Grenobloise. Celles-ci sont ainsi très peu représentées aux Olympiades internationales de mathématiques (IMO)1Championnat international de mathématiques concernant des élèves à l'issue de leurs études secondaires. « Ça doit être difficile d’être une fille aux IMO. On se sent vraiment seule, parfois. »
« Cette compétition [les EGMO] fait partie des choses qui m’ont motivée à persévérer dans ce domaine. On peut ainsi se rencontrer et se soutenir. C’est une réelle opportunité pour nous car on se sent parfois découragée quand on est une fille qui fait des maths », confie Amélie.
"Je souhaite faire des maths autant que possible."
« Vu mon emploi du temps, on peut dire que je suis passionnée ! », reconnaît la jeune Grenobloise en riant. « Je fais partie du Club de maths de Lyon où je me rends un dimanche sur deux depuis quatre ans. Je fais aussi des stages de maths pendant les vacances. Et j’ai pris l’option maths experte au lycée, ce qui me permets de faire trois heures de maths supplémentaires par semaine. »
Ainsi, à la rentrée prochaine, Amélie souhaite-elle intégrer une classe préparatoire MPSI (maths physique et sciences de l’ingénieur). « Je n’ai pas la moindre idée de métier. Je sais juste que, pour l’instant, je souhaite faire des maths autant que possible. » Elle envisage aussi de devenir animatrice de l’association Animath et aimerait donner des cours au sein du Club de maths de Lyon. L'objectif désormais pour elle? « Aider et accompagner les plus jeunes pour leur passer le relais. »
Une réflexion sur « Amélie Triqueneaux, jeune Grenobloise médaillée de bronze aux Olympiades européennes de mathématiques pour filles »
Bravo Amélie, tu fais remonter le niveau ! J’espère que beaucoup, filles et garçons, suivront ton exemple.