FLASH INFO – « La fermeture immédiate de 450 entreprises artisanales du vitrail et la disparition programmée de notre patrimoine ». C’est ce que redoute l’Union des entreprises de proximité (U2P) Auvergne-Rhône-Alpes, alors que la Commission européenne envisagerait une interdiction totale de l’utilisation du plomb.
Le plomb ne manque en effet pas d’effets toxiques, comme le rappelle le ministère de la Santé. Troubles digestifs, encéphalopathies, neuropathies… La dangerosité du plomb, notamment à travers le saturnisme, est en réalité connue depuis l’antiquité. Reste, souligne l’U2P, que « son utilisation est déjà encadrée ». Et qu’il est un matériau indispensable pour la fabrication ou la rénovation des vitraux.
Anne Brugirard, maître-verrier dans l’Atelier Montfollet à Grenoble. Le secteur du vitrail condamné à cause de l’interdiction du plomb ? © Yuliya Ruzhechka – Place Gre’net
Le plomb « compose la structure qui permet le maintien des morceaux de verres entre eux. Cette technique ancestrale ne peut pas être substituée par un autre matériau », explique ainsi l’organisation patronale. Qui craint dès lors de voir « tout un secteur d’activité […] voué à disparaître et par conséquent, tout ce patrimoine qui ne pourra plus être entretenu ». Les professionnels du secteur avaient jusqu’au 2 mai pour participer à une consultation en déposant un dossier.
« Il est impensable de voir ces centaines d’entreprises disparaître tant leur rôle est fondamental pour le patrimoine », déclare le président de l’U2P Auvergne-Rhône-Alpes Louis Masson. En redoutant à son tour « une véritable catastrophe [qui] forcerait les artisans du vitrail à mettre la clé sous la porte ». C’est pourquoi l’organisation manifeste son soutien aux artisans concernés, au travers de la Chambre syndicale nationale du vitrail.