EN BREF – Les corps sans vie et en décomposition d’une femme de 39 ans et de ses quatre enfants (trois garçons et une fille) âgés de 3, 8, 10 et 12 ans ont été retrouvés ce vendredi 11 mars 2022 au soir, dans un appartement du quartier de la Villeneuve, à Grenoble. Les autopsies réalisées ce lundi 14 mars n’ont pas permis de déterminer les causes des décès, qui remonteraient à au moins deux semaines. Les enquêteurs privilégient donc toujours à ce stade la thèse d’un quadruple infanticide suivi d’un suicide de la mère.
[Article mis à jour le 15/03/2022]
Ce sont les pompiers, alertés par des voisins inquiets, qui ont fait la macabre découverte ce vendredi 11 mars 2022 au soir. Une mère de 39 ans et ses quatre enfants, âgés de 3, 8, 10 et 12 ans, ont été retrouvés morts dans un appartement du quartier de la Villeneuve, à Grenoble, a annoncé le procureur de la République adjoint Boris Duffau.
Les cinq corps ont été retrouvés dans un appartement de cet immeuble, situé au 5 allée des Frênes, dans le quartier de la Villeneuve. © Google Street View (capture d’écran)
Peu après 22 heures, les pompiers sont entrés dans cet appartement « insalubre » situé allée des Frênes, et ont découvert cinq corps en décomposition – ce qui expliquerait l’odeur pestilentielle constatée par les voisins jusque dans les parties communes de l’immeuble.
La piste d’un quadruple infanticide, suivi du suicide de la mère, privilégiée
Les cinq cadavres ont tous été retrouvés dans la même pièce du logement. « Les quatre enfants (trois garçons et une fille) étaient tous allongés sur le matelas d’une mezzanine, tandis que le corps de la mère était situé sous celle-ci », précise le procureur adjoint.
L’enquête a été confiée par le parquet de Grenoble à la Sûreté départementale. Compte tenu de l’état des corps, difficile d’établir avec précision les circonstances du drame. L’hypothèse privilégiée à ce stade par le parquet est donc « celle du meurtre des enfants suivi du suicide de la mère, sans que l’on en connaisse encore le motif », indique Boris Duffau. Lequel souligne néanmoins qu’aucune piste ne peut être exclue par les enquêteurs.
Les autopsies n’ont pas révélé les causes des décès, qui remonteraient à au moins deux semaines
Les autopsies réalisées ce lundi 14 mars n’ont d’ailleurs pas permis de déterminer les causes de la mort, révèle le procureur adjoint ce mardi 15 mars. « Il n’a pas été constaté d’élément traumatique sur les corps, aucune fracture et aucune plaie », détaille ce dernier, ajoutant que « les décès remonteraient à au moins deux semaines ».
L’enquête a été confiée par le parquet aux policiers de la Sûreté départementale. © Joël Kermabon – Place Gre’net
Des expertises complémentaires, notamment toxicologiques, doivent également avoir lieu. Ces analyses – dont on ne connaîtra vraisemblablement pas les résultats avant plusieurs jours, voire plusieurs semaines – pourraient en tout cas confirmer l’absorption de médicaments par les enfants. Une thèse vers laquelle s’orienteraient les premiers éléments de l’enquête.
La mère vivait seule avec ses enfants, le père étant incarcéré depuis avril 2021
D’après les premiers témoignages des voisins, la mère avait été vue pour la dernière fois durant la première semaine des vacances de février. Elle vivait seule avec ses enfants, scolarisés dans cet appartement, depuis un peu moins d’un an.
Le père, âgé de 37 ans, purge en effet actuellement une peine de prison, depuis avril 2021. « Il n’a bénéficié d’aucune permission de sortir depuis son incarcération et n’a reçu aucune visite au parloir », informe le parquet. « Étant donné la gravité des faits, l’administration pénitentiaire a mis en place un protocole spécifique d’accompagnement destiné à prévenir tout acte suicidaire de l’intéressé. »
La famille a été suivie par un juge des enfants et la mère souffrait de troubles psychiatriques
La famille avait fait par ailleurs l’objet d’un suivi par un juge des enfants, dans le cadre d’une procédure d’assistance éducative. « Aucun évènement n’a été porté à la connaissance du parquet ou du juge des enfants entre la clôture de la mesure en 2020 et la date du signalement pour absentéisme scolaire des enfants par les services de l’Éducation nationale en 2022″, explique le procureur adjoint. Pour ce signalement, ajoute-t-il, « le parquet avait missionné l’aide sociale à l’enfance selon le processus classique ».
Selon Le Dauphiné Libéré, la mère souffrait en outre de troubles psychiatriques. « Elle avait même été internée au Centre hospitalier Alpes Isère (Chai) de Saint-Égrève, voilà quelques années », indique le quotidien régional.