EN BREF – Alimentation, sommeil, écrans… Adopter les bons comportements pour sa santé s’apprend dès le plus jeune âge. Le projet d’étude Alliance, porté par un partenariat entre divers acteurs rhônalpins, vise ainsi à réduire les inégalités de santé à travers l’éducation. Une initiative qui s’appuie sur une expérimentation menée depuis 2018 sur des enfants de 6 à 11 ans.
D’après l’Organisation mondiale de la santé (OMS), les différences de niveau de santé sont dues à « l’environnement social dans lequel les gens naissent, vivent, grandissent, travaillent et vieillissent ». D’où le projet d’étude Alliance, porté par un partenariat entre universitaires, rectorats, députés, l’Auvergne-Rhône-Alpes et l’Agence régionale de santé. Celui-ci vise en effet à réduire les inégalités sociales et territoriales de santé à travers l’éducation. Pour ce faire, il entend sensibiliser les élèves des académies de Grenoble, Lyon et Clermont-Ferrand en formant et accompagnant 172 enseignants à la prévention santé.
Alliance concerne 10 000 enfants de 101 écoles tirées au sort en région Auvergne-Rhône-Alpes (Rhône, la Loire, le Cantal et l’Isère). Parmi elles, figurent 24 écoles situées en Isère. Une expérimentation de 420 000 euros soutenue par 14 partenaires dont six institutions d’État.
Aider les enfants à choisir des comportements bénéfiques à leur santé
Cette nouvelle manière d’éduquer à l’école primaire et durant le temps périscolaire doit permettre aux jeunes enfants (de 6 à 11 ans) de choisir, tout au long de leur vie, des comportements bénéfiques à leur santé. De quoi favoriser également une meilleure santé mentale et limiter les phénomènes d’addiction et de violence, quel que soit le milieu de vie.
Les thèmes abordés lors de l’expérimentation ? Le climat scolaire, le bien-être à l’école, l’usage des écrans, le sommeil, l’alimentation, l’activité physique, le libre-arbitre, les relations écoles-familles etc. Autant de sujets qui font l’objet de nouvelles pratiques adoptées par les enfants et dont le projet suit scientifiquement l’impact sur trois ans.
Le projet Alliance vise aussi à réduire les inégalités sociales de santé
En France, selon l’Insee, les hommes et les femmes de milieu aisé vivent en moyenne 8 à 13 ans de plus que ceux de milieu modeste. La santé est en effet déterminée par l’environnement et les habitudes de vie. Plus tôt les jeunes s’en soucient, plus l’impact dans leur vie future est important. La réduction des inégalités sociales est ainsi une préoccupation du projet Alliance.
Être acteur de leur santé dès le plus jeune âge devrait permettre aux enfants, quel que soit leur milieu de vie, de mieux comprendre et utiliser l’information dans ce domaine et de développer leurs compétences psychosociales.
Les écoles primaires séparées en deux groupes dont un seul sera traité
Dans le cadre de cette expérimentation, les écoles primaires tirées au sort dans les quatre territoires de la région académique Auvergne-Rhône-Alpes sont séparées en deux groupes : un observé et un observé et traité. Les critères du tirage au sort ? Le nombre d’élèves total visé par département, la situation géographique, le niveau socio‑économique (favorisé, moyen, défavorisé) et la taille de l’école (grande, moyenne, petite).
Cette expérimentation dite « interventionnelle » agit sur l’environnement de l’enfant dans sa globalité : scolaire (Éducation nationale) mais aussi périscolaire (communes), avec des outils pédagogiques et des fiches d’activités adaptés. Tout cela avec le concours des enseignants.