EN BREF – À Grenoble, plus de 1 000 personnes ont manifesté ce mardi 7 décembre 2021 pour réclamer de meilleures conditions de travail dans les secteurs du social et du médico-social. Une manifestation qui répondait à l’appel national à la grève lancé par plusieurs organisations syndicales (CGT, Solidaires, CNT…).
Éducateurs spécialisés, infirmiers, aides médico-psychologiques, assistants sociaux du public ou du privé… Tous s’étaient donné rendez-vous ce mardi 7 décembre à 13h30 devant le Conseil départemental de l’Isère à Grenoble, afin de dénoncer l’insuffisance de moyens dans les secteurs du social et du médico-social. Et, à partir de 14 heures, ils ont sillonné les rues du centre-ville pour faire entendre leurs revendications.
Des revendications portant sur les salaires et les conditions de travail
« C’est l’ensemble du secteur qui souffre. Nos salaires sont ridiculement bas et nos conditions de travail sont tellement dégradées que le secteur n’attire plus personne. Souvent, on se retrouve avec des postes non remplacés », témoigne Baptiste, éducateur spécialisé en prévention, syndiqué à la CGT. À quoi s’ajoute une « augmentation de la précarité, avec de plus en plus de CDD et de contrats en intérim », déplore-t-il.
Les syndicats réclament ainsi une « revalorisation immédiate de tous les salaires, de 300 euros minimum », « l’attribution de moyens humains et financiers nécessaires dans les établissements et services » et la fin des suppressions de postes pour créer des « emplois nécessaires en nombre suffisant ».
Mais les syndicats demandent également la création d’une convention collective unique étendue à l’ensemble du secteur. « Les employeurs tentent de casser nos conventions, notamment la convention 66 qui offre un certain nombre de jours de congés », explique Baptiste.
Les manifestants déplorent la perte de sens de leurs métiers
Idriss, assistant social employé par le Département, constate l’ampleur des dégâts : « Nous sommes saturés par la rotation permanente des équipes. » Un manque de moyens qui, selon lui, ne leur permet plus de remplir correctement leurs missions et de répondre aux besoins humains des personnes accompagnées.
Dans les rangs du cortège, des étudiants ont quant à eux exprimé leur inquiétude pour l’avenir. « À notre échelle, nous constatons déjà la précarisation du secteur. Nous sommes payés 3,9 euros de l’heure pour nos stages, c’est moins que le RSA ! », ont fustigé Louna et Nolwenn, en formation d’éducateurs spécialisés.
Appelé à réagir, Jean-Pierre Barbier, président du Département de l’Isère, a rappelé que ces personnels n’étaient souvent pas directement des salariés du Département. Il assure donc n’avoir aucun levier d’action possible sur ces sujets. Et souligne par ailleurs le faible retentissement de la mobilisation au niveau du Département. « Nous avons enregistré seulement 2% d’agents grévistes, soit une centaine d’agents sur les 4 700 que compte la collectivité », assure-t-il.