EN BREF – Après le report d’une partie de leur programmation pour cause de Covid durant le printemps 2020, la troisième édition des Sororales est de retour au Magasin des horizons de Grenoble. Au programme : du cinéma, de la danse, une exposition, des rituels et de la « verbothérapie ».
Les Sororales n’ont pas dit leur dernier mot. Pour sa troisième édition, le festival « dégenré » et ses « festivités insolentes » a dû composer avec la crise sanitaire. Et se diviser en deux parties : des rendez-vous en ligne durant le mois d’avril et une programmation bien tangible en octobre. Le tout au Magasin des horizons de Grenoble, mais aussi « hors les murs » au Pacifique (centre de développement chorégraphique national) ou à la Cinémathèque.
Premier rendez-vous : une exposition « esthético-politique » autour de l’artiste argentine Graciela Sacco (1956−2017) et de son œuvre baptisée Bocananda. Une création « à forte signification politique et sociale, [qui] résonne à travers la lutte contre les violences faites aux femmes », écrit le Magasin des horizons. Visible depuis le 1er octobre, l’exposition se prolonge jusqu’au dimanche 13 décembre 2020.
Des rituels et de la « verbothérapie » pour conjurer les peurs avec les Sororales
Mercredi 7 octobre, Bard El Hammami et Chloé Delaume se partagent la soirée pour deux événements distincts. « Avec la réactivation d’Ankhriâ, rituel Amazigh de guérison, Badr El Hammami propose de soigner les peurs face aux changements qui arrivent », décrit le Magasin. À commencer par le réchauffement climatique. Un rituel en deux séances et sur entrée libre : la première de 19 heures à 19 h 30, la seconde de 20 heures à 20 h 30.
Autres séances, de « verbothérapie » cette fois, avec Chloé Delaume : « La Sybille intervient par deux fois afin de former le cercle libérateur. L’occasion est toute trouvée de se débarrasser d’un mot qui nous empoisonne ! » Là encore, un rendez-vous gratuit (sur réservation) en deux séances : d’une part de 19 heures à 19 h 30, d’autre part de 20 heures à 20 h 30.
Jeudi 8 octobre, c’est au Pacifique que les Sororales convient les spectateurs. Avec Hymen Hymne, « pièce chorégraphique et musicale », Nina Santes délivre « un spectacle parlé, dansé, et chanté, pour cinq interprètes, œuvrant au croisement de la recherche documentaire et du rituel magique ». Le tout « inspiré de l’émergence des mouvements éco féministes aux États-Unis à la fin des années 70 et de la résurgence de la figure de la sorcière comme symbole de subversion ».
Un film de science-fiction politique à la Cinémathèque
Les Sororales s’exportent à l’extérieur de nouveau avec la projection du film Born In Flames à la Cinémathèque de Grenoble, le vendredi 9 octobre à 20 heures. Réalisé par l’américaine Lizzie Borden en 1983, Born In Flames est présenté comme « une œuvre de science-fiction politique sur l’underground féministe et lesbien ». Dans lequel un système bureaucratique et conservateur est combattu par une bande de femmes rebelles, menée par une activiste lesbienne noire.
Enfin, pour conclure l’édition 2020 des Sororales, le festival invite à un atelier d’initiation au chant persan, en présence des musiciens Jina Sarhangi et Arash Sarkechik. Rendez-vous est donné le dimanche 11 octobre de 16 heures à 17 h 30 (sur réservation). Une façon de conclure des Sororales qui, plus encore que les années précédentes, n’auront ressemblé à aucune autre. Et de se dire au revoir jusqu’au printemps 2021 ?