EN BREF – Le conseiller régional Stéphane Gemmani invite à réfléchir sur la période qui va suivre la crise sanitaire engendrée par le virus Covid-19. À l’initiative d’un groupe de réflexion intitulé “Grenoble : le jour d’après”, l’élu souhaite « renverser la table » pour imaginer un autre modèle de société. Notamment en tirant les leçons des « faiblesses et insuffisances » de nos institutions.
« Continuer à faire comme d’habitude ou bien utiliser cette crise sanitaire et les enseignements des précédentes pour réformer enfin nos rapports et nos fonctionnements ? » Telle est la question que pose sur son blog le conseiller régional Stéphane Gemmani, également neuvième sur la liste d’Olivier Noblecourt pour les élections municipales.
Comme beaucoup, l’élu s’interroge sur « le jour d’après » la crise sanitaire. Et espère qu’après cet épisode inédit de notre histoire, rien ne sera la seule « suite logique de ce que nous avons laissé avant ».
Vœu pieu, utopie, promesses en l’air ? Toujours est-il que Stéphane Gemmani propose d’y réfléchir. Comment ? À travers un nouveau groupe de réflexion intitulé Grenoble : le jour d’après, dont la première vidéoconférence d’organisation a eu lieu le 16 avril dernier. La prochaine réunion, programmée pour ce jeudi 23 avril, va s’attacher, quant à elle, à présenter les différents groupes de travail autant qu’à hiérarchiser les thématiques.
Pour le jour d’après, « allons-nous continuer à faire comme d’habitude ? »
« La crise du Covid-19 n’a rien à voir avec les nombreux événements évitables ou non, que nous avons vécus ces dernières années », expose Stéphane Gemmani. « Comme après chaque événement dramatique, poursuit-il, une remise en cause profonde de nos fondamentaux sociaux, de nos échelles de valeurs et de notre mode de production se pose ». Aussi, questionne-t-il : « Allons-nous continuer à faire comme d’habitude ? »
Auquel cas, « nous sortirons de cette crise encore plus dévastés et brisés. Socialement, humainement et économiquement, faute d’introspections et d’outils pour relancer notre modèle de société », augure Stéphane Gemmani.
Sans pour autant aller jusqu’à l’expiation, lui et son groupe de réflexion veulent ouvrir une nouvelle voie. Celle de la reconnaissance « des faiblesses de nos gouvernances, des insuffisances de nos institutions ».
« Si nous avons le courage de les corriger en responsabilité, nous sortirons plus forts et plus déterminés que jamais », exhorte le conseiller régional.
« Il est temps de renverser la table et de retrouver le sens de l’intérêt général »
Quoi qu’il en soit, « la vie démocratique et son expression doivent rester notre meilleur atout », enchaîne Stéphane Gemmani. Et ce, « même si le climat actuel nous confirme qu’une vision à long terme est difficile », insiste-t-il. Dans son viseur ? Une gouvernance « aux résultats de sondages, aux baromètres d’opinion et aux mouvement créés sur les réseaux sociaux ».
Stéphane Gemmani n’en reste pas là. Et fustige des décideurs « aveuglés par une surestime d’eux-mêmes ». « Au local comme au national, [ils] sont incapables d’expertiser la chute d’un monde et de changer leurs prismes, afin de rassembler le plus grand nombre, au-delà des appartenances pour mieux agir », critique-t-il.
L’initiateur du groupe de réflexion monte le ton d’un cran. « Il est temps de renverser la table, de retrouver le sens de l’intérêt général en cessant ces conflits d’intérêts et ces copinages », lance-t-il. Pour Stéphane Gemmani, c’est l’essence même de la parole publique qu’il faut réformer et réinventer. « Les gouvernances de demain ne doivent plus confondre communication et information. Parce que la confiance ne se décrète pas, elle se mérite ! », appuie-t-il
« C’est donc par ces initiatives locales, loin des grands sermons et des longues théories, que nous commencerons modestement à imaginer ce que nous voulons aujourd’hui pour demain », conclut Stéphane Gemmani.
Joël Kermabon