EN BREF — Pôle Emploi annonce des mesures de report de fin de droits pour les demandeurs d’emploi, sur fond de crise du coronavirus. Mais aussi la mise entre parenthèses de la réforme des indemnités de chômage qui devait entrer en vigueur le 1er avril. Insuffisant aux yeux de Précaires Solidaires, qui demande son annulation pure et simple, l’arrêt des contrôles, ainsi que des mesures d’urgence pour les nouveaux inscrits.
Quelles dont les dispositions pour les demandeurs d’emploi, en pleine période de confinement face à l’épidémie de coronavirus ? Parce que, là, il n’est plus question de « traverser la rue » pour trouver un emploi… Pôle Emploi annonce « la prolongation des droits à l’allocation chômage pour les demandeurs d’emploi arrivant en fin de droit dans le courant du mois de mars ». Ceci pour éviter une perte brutale de revenus dans un contexte difficile.
Les personnes concernées ? Les demandeurs d’emplois, y compris les saisonniers, les intérimaires ou les intermittents du spectacle, qui continueront à percevoir le versement de leur allocation jusqu’à la fin du confinement, sans effet sur leurs droits à venir. De même que les bénéficiaires de l’Allocation de solidarité spécifique (ASS), dont le renouvellement des droits sera étudié une fois les mesures de confinement terminées.
La réforme chômage repoussée à septembre 2020
Les demandeurs d’emploi doivent-ils prendre des dispositions particulières ? « L’allongement se fera de manière automatique de la part de Pôle emploi et sera effectif pour les paiements intervenant à compter de début avril », répondent les services. Toutefois, les demandeurs d’emploi devront continuer à s’actualiser tous les mois. Une information doit être « largement diffusée » auprès des personnes intéressées.
Autre annonce : comme l’a indiqué le président de la République lors de son allocution, les réformes sociales en cours sont toutes reportées à plus tard. C’est le cas de la réforme très contestée des retraites… mais aussi de l’application des nouvelles règles de calcul de l’allocation chômage. Tout aussi polémique, la mesure qui devait entrer en application le 1er avril est finalement reportée au 1er septembre 2020.
Insuffisant, aux yeux du syndicat Précaires Solidaires. « Nous continuons de demander l’abandon total de la réforme de l’assurance chômage qui, alors que nous allons vers un contexte économique de plus en plus instable, nous mettra encore plus en danger », déclare sans surprise l’union syndicale dans un communiqué. En estimant que le report même de la réforme prouve que « ce ne sont pas des considérations d’économies budgétaires qui doivent commander ».
Précaires Solidaires demande l’arrêt de tous les contrôles
Les revendications de Précaires solidaires ? Au-delà de la prolongation des droits pour les demandeurs d’emploi, le syndicat demande « des solutions pour toutes les catégories de salarié-es précaires qui seront exclu-es du chômage partiels parce que leur contrat prend fin et qu[“ils] n’ont pas pu ouvrir de droits aux indemnités chômage ». Mais aussi des mesures en faveur des travailleurs sans papier.
Autres revendications : le syndicat demande « de mettre fin immédiatement et pour la durée nécessaire aux procédures de récupération d’indus, aux sanctions et aux radiations », ainsi que la suspension de l’actualisation. Sans oublier l’arrêt de tous les contrôles et l’affectation des personnels à d’autres tâches « pour répondre aux urgences d’ouverture de droits pour le versement de l’allocation chômage ».