EN BREF – Elle était annoncée : la caravane des droits arrive à Grenoble. Cette expérimentation pour aider à l’accès aux droits doit durer jusqu’en mars 2020. Le principe : une camionnette qui stationne dans trois quartiers de la ville pendant un mois. Son coût : 25 000 euros.
Si vous ne venez pas aux droits, les droits viendront à vous. Voilà, en gros, l’esprit de la Caravane des droits, que la Ville de Grenoble et son CCAS viennent d’inaugurer ce mercredi 18 décembre.
L’idée de cette caravane en itinérance ? Aller chercher les personnes en situation de non-recours, c’est-à-dire ayant accès à des droits mais ne les réclamant pas, faute d’information ou de démarches complexes à effectuer.
Pas moins de 36 % des personnes ayant droit au RSA ne l’ont par exemple pas réclamé, selon le dernier rapport national d’information sur l’évaluation des politiques publiques en faveur de l’accès aux droits sociaux, datant de 2016. Un taux qui se situe entre 21 et 34 % pour la CMU.
Les points cruciaux : l’accès à la santé et aux allocations
La caravane stationnera donc jusqu’au 17 janvier près de l’Espace de vie sociale du Clos d’Or, puis du 21 janvier au 7 février près du foyer-logement de Saint-Laurent. Avant, enfin, de faire une halte, du 11 février au 6 mars, près de l’Espace de vie sociale du quartier Abry.
A l’intérieur de la camionnette, deux travailleurs sociaux. Geoffrey Holtzmann, éducateur spécialisé et membre permanent de l’équipe, sera ainsi accompagné soit d’un membre du Centre communal d’action sociale (CCAS), soit d’un membre de la Direction de l’action territoriale avec un profil d’écrivain public.
« Les problématiques les plus importantes auxquelles nous sommes confrontés sur le bassin grenoblois sont l’accès aux soins de santé et l’accès aux allocations », souligne Geoffrey Holtzmann.
Un démarrage prometteur
Déjà en février dernier, Jacques Toubon, Défenseur des Droits, avait salué le dispositif, issu d’un partenariat entre le CCAS de la Ville de Grenoble et l’assureur AG2R la mondiale. Une semaine après son lancement, l’affaire semble plutôt bien engagée.
« En deux permanences, nous avons déjà reçu une dizaine de personnes », se réjouit Michèle Buttard, chef de service en charge de la caravane au CCAS. « Nous avons reçu un excellent accueil et nous sommes très à l’écoute afin de répondre au mieux à leurs besoins », assure-t-elle.
Pour un premier bilan, il faudra attendre mars 2020. Selon la municipalité et son partenaire privé, le dispositif pourrait être pérennisé dès lors qu’il aura prouvé sa pertinence. En clair, si suffisamment de personnes sont venues et ont retrouvé accès à leurs droits.
Anissa Duport-Levanti
Plus d’informations sur la lutte contre l’exclusion à retrouver sur le site solidarites-grenoble.fr