FIL INFO – Les personnels d’entretien des écoles, Atsem et animateurs scolaires de Grenoble font grève ce mardi 11 décembre de 11 h 30 à 13 h 30. Les « Blouses bleues » – en grande majorité des femmes – dénoncent des emplois trop précaires, une dégradation des conditions de travail et un « harcèlement » hiérarchique.
« Comme les Gilets jaunes, nous les Blouses bleues en avons assez de la situation professionnelle et sociale qui nous est imposée. » Ainsi s’expriment les personnels d’entretien des écoles, Atsem1Agent territorial spécialisé des écoles maternelles et animateurs scolaires de la Ville de Grenoble. Dans un tract signé des syndicats Solidaires et CNT (Confédération nationale du travail), les employés municipaux appellent à la grève mardi 11 décembre, de 11 h 30 à 13 h 30.
Pourquoi un arrêt de travail sur cette plage horaire spécifique ? « L’idée de faire grève sur le midi afin de bloquer le service des repas semble la plus efficace, moins pénalisante financièrement et fortement visible », expliquent les syndicats. Qui ajoutent qu’un tract explicatif à l’intention des parents d’élève sera également diffusé à l’occasion du mouvement social.
Des emplois précaires et une surcharge de travail
Que dénoncent les Blouses bleues ? « Des emplois précaires, à temps incomplets imposés, sous-payés », écrivent-elles en premier lieu. Et de décrire des embauches via des « arrêtés » d’une durée maximale de onze mois, « sans aucune perspective de titularisation, et sans jamais pouvoir bénéficier d’un temps complet ». Une « discrimination sexiste », jugent les syndicats, qui rappellent qu’une majorité de ces salariés sont des femmes.
Autre point de colère : les Blouses bleues dénoncent une surcharge de travail. « Nous supportons les ouvertures de classes, les activités nouvelles sans avoir de moyens supplémentaires », affirment-elles. Pire encore : tous les départs à la retraite ne seraient pas remplacés. Des difficultés auxquelles viennent s’ajouter des bâtiments jugé vétustes, « difficiles d’entretien et d’utilisation ». Le personnel réclame ainsi en priorité le remplacement de tous les départs et un plan de recrutement.
« Marre d’en avoir marre »
Enfin, les Blouses bleues pointent aussi du doigt les méthodes managériales au sein des services de la Ville. « Nous ne sommes pas respectées », clament-elles, estimant subir « en permanence la pression de leur hiérarchie ». Un véritable « harcèlement » pour les syndicats, qui toucheraient également les personnels jusque dans leurs arrêts-maladies, parfois non remplacés.
Quel dialogue avec la municipalité ? « Quand on interpelle des élus […], on nous écoute poliment puis on nous parle comme si nous étions ignorantes », écrivent les salariées. Qui terminent leur appel à la grève en criant leur ras-le-bol : « Marre des promesses stériles, marre de la misère, marre de la galère, marre d’êtres maltraitées ». Bref, « Marre d’en avoir marre ! »
FM
LA VILLE ANNULE LA RESTAURATION SCOLAIRE
Après l’annonce du mouvement de grève, la Ville de Grenoble indique que la restauration scolaire est annulée dans les écoles le mardi 11 décembre. « La décision d’annulation de la restauration est liée à l’impossibilité de garantir par avance la préparation/mise en chauffe, le service des repas et l’encadrement des enfants dans chacune des écoles », écrit la municipalité
« Dans les écoles maternelles comme dans les écoles élémentaires, les enfants pourront être accueillis avec un repas froid fourni par les parents si les professionnels sont en nombre suffisant, sinon pas d’accueil », prévient-t-elle encore. En revanche, la garderie du matin et le périscolaire de 16 heures devraient être assurés normalement.