Une ligne Grenoble-Gap de plus en plus délaissée, et sur laquelle SNCF Réseau comme le Conseil régional Auvergne-Rhône-Alpes rechignent à réaliser les investissements nécessaires : tel est le constat du Collectif de l’étoile ferroviaire de Veynes, qui espère fédérer davantage élus et citoyens autour de son action en 2018.
Le Collectif de l’étoile ferroviaire de Veynes tenait son assemblée générale ce samedi 13 janvier 2018. Fondé pour défendre la ligne de train Grenoble-Gap, et notamment son tronçon entre Clelles et Lus-la-Croix-Haute dont la fermeture est prévue par la SNCF en 2023, le collectif appelle à des investissements ainsi qu’à la mobilisation des collectivités comme des élus du territoire.
C’est dans le Trièves, à Monestier-de-Clermont, que s’est tenue l’assemblée, « réunissant une centaine de personnes, parmi lesquels de nombreux élus de tous mandats et de tous bords politiques », indique le collectif.
Premier cheval de bataille : lutter pour le maintien de trois postes de cheminots pour le croisement en gare de Lus-la-Croix-Haute. Un croisement dont la fermeture partielle viserait à « aggraver les conditions de circulation », estime encore l’association dans son compte-rendu d’assemblée générale.
Avant de fustiger « l’entêtement de SNCF Réseau », coupable de se livrer à une dégradation des services « pour des raisons d’économie qu’elle n’a toujours pas démontrées ».
L’État et la Région appelés à réaliser des investissements
Le Collectif de l’étoile ferroviaire de Veynes plaide plus généralement pour des investissements importants sur la ligne Grenoble-Gap, fustigeant le manque d’engagement de l’État comme de la Région.
Et fait remarquer que le Conseil régional Provence-Alpes-Côte-d’Azur a d’ores et déjà adopté son financement pour la partie sud de la voie, conditionné à un effort similaire côté Auvergne-Rhône-Alpes.
Mais au lieu des engagements financiers espérés, le collectif décrit une « véritable politique de déshabillage progressif opérée par SNCF Réseau à travers la multiplication des ralentissements pour cause de voie non réparée ».
Il déplore également le remplacement de certaines circulations par des trajets en autocar, qui ne peuvent, selon lui, « constituer une solution de repli satisfaisante », en particulier en périodes de pointe. Au risque de favoriser le recours à la voiture et d’augmenter la congestion et la pollution des agglomérations, à commencer par celle de Grenoble.
Appel à une large mobilisation
Espérant enfin un renouveau à long terme du seul lien ferroviaire entre les Alpes du Nord et celles du Sud, « maillon essentiel de l’étoile de Veynes » doté d’un fort potentiel de fréquentation, l’assemblée générale annonce qu’elle mettra en œuvre « toutes les actions qu’elle jugera pertinentes pour obtenir gain de cause ». Des initiatives sont prévues dans les prochains mois, sans plus de précisions.
Mais surtout, les membres du collectif espèrent fédérer largement autour de leur cause. Et invitent « collectivités, élu(e)s, partis, acteurs économiques, voyageur(euse)s, cheminot(e)s, associations et structures concernées par la protection de l’environnement, la mobilité douce, l’égalité d’accès aux transports (personnes handicapées, âgées), le développement rural et le tourisme en montagne » à les soutenir dans leurs actions.