La patinoire Polesud sera, du 17 au 19 novembre, le théâtre des Internationaux de France, compétition mondiale de patinage artistique et de danse sur glace. Dans la catégorie hommes, Kevin Aymoz représentera le Grenoble Isère Métropole patinage (GIMP). Avec plus de 500 licenciés, le club est l’un des plus importants de l’Hexagone.
Du 17 au 19 novembre prochains, Grenoble sera à n’en pas douter la capitale mondiale du patinage artistique et de la danse sur glace. Pour la première fois, les Internationaux de France de patinage ne se déroulent ni à Paris-Bercy ni à Bordeaux mais à la patinoire Polesud. Très haut niveau garanti.
Les danseurs sur glace Papadakis-Cizeron, têtes d’affiche françaises
Parmi les favoris en danse sur glace, Gabriella Papadakis et Guillaume Cizeron, double champions du monde 2015 et 2016, devraient briller. Tout comme le couple Vanessa James-Morgan Ciprès, médaille de bronze aux championnats d’Europe en 2017.
Chez les femmes, Laurine Lecavelier et Maé-Bérénice Meité tenteront de se montrer à leur avantage. Malgré tout, elles auront du mal à lutter avec la Russe Elizaveta Tuktamysheva, championne du monde 2015.
C’est sans doute chez les hommes que le plateau est le plus relevé. Le Japonais Shoma Uno, vice-champion du monde 2017 et l’Espagnol Javier Fernandez double champion du monde 2015 et 2016, se livreront un beau duel. Il faudra toutefois compter sur le Kazakh Denis Ten, troisième des JO 2014 et l’Américain Vincent Zhou, champion du monde junior 2017, qui comptent bien jouer les trouble-fête.
« C’est un événement formidable. Nous sommes très contents de pouvoir accueillir une telle compétition à Grenoble. C’est une façon de montrer à nos compétiteurs mais aussi à toute l’agglomération un niveau de cette qualité », se félicite Cathy Faure, coordinatrice du Grenoble Isère Métropole patinage (GIMP). « Pour l’agglomération grenobloise, c’est aussi une vitrine extraordinaire parce que ce sont des heures et des heures de retransmission télé dans le monde. Il va y avoir une répercussion importante pour le club, la ville, le patinage. »
Aymoz, champion de France 2017, « pur produit grenoblois »
Le GIMP devait avoir deux représentants lors de ces Internationaux de France : Chafik Besseghier et Kevin Aymoz. « Ce sont les deux meilleurs patineurs français, de purs produits grenoblois. Ils ont été formés et amenés au plus haut niveau à Grenoble », indique fièrement Cathy Faure. Finalement Besseghier, champion de France 2016, pas encore à 100 % à la suite d’un pneumothorax, a déclaré forfait pour ces Internationaux de France.
Reste le Sud-Isérois Aymoz. « Kevin, je me souviens encore du jour où ses parents sont venus l’inscrire dans le bureau du club. Ils nous ont expliqué qu’ils avaient amené leur petit garçon à un match de hockey, étant fans des Brûleurs de Loups, en se disant qu’ils allaient peut-être faire de lui un hockeyeur », raconte Cathy Faure.
« À ce moment-là, et comme souvent, nous faisions des démonstrations de patinage entre les tiers-temps. Kevin a dit à ses parents : “c’est ça que je veux faire”. » Depuis le petit garçon a bien évolué. Aujourd’hui, à 20 ans, il est champion de France en titre.
La tradition du patinage à Grenoble depuis 1965
La tradition du patinage artistique est bien ancrée à Grenoble. Créé en 1965, le club des sports de glace de Grenoble, comme il s’appelait à l’époque, a d’ailleurs été le seul en France pendant plusieurs années. « À une période, quasiment tous les champions de France ont été vus à Grenoble, rappelle Cathy Faure. L’actuel président de la Fédération Didier Gailhaguet y a patiné. Des entraîneurs comme Didier Lucine d’Annecy, Pierre Trente, Gilles Beyer également. Moi-même j’ai fait partie de cette structure. »
En 2001, avec le déménagement de la patinoire Clémenceau à Polesud, le club a connu un nouvel élan. Et changé de nom pour devenir le Grenoble Isère Métropole patinage.
« Depuis plusieurs années, il fait partie des trois plus gros clubs de France avec plus de 500 licenciés », souligne la coordinatrice du GIMP.
« Les plus jeunes commencent vers quatre ans mais cela dépend des enfants. Nous donnons un critère aux parents quand ils se renseignent. À partir du moment où l’enfant arrive les pieds dans les patins à tenir debout sur la glace nous pouvons commencer à lui apprendre », précise Cathy Faure, qui est aussi entraîneur à plein temps au GIMP avec Yoann Deslot et Victoria Vauchez.
Polesud et sa double piste : un atout pour les scolaires
Malgré les nombreux sports que l’on peut pratiquer, le patinage artistique a su trouver sa place dans l’agglomération, indique Cathy Faure. « Nous sommes une région de montagne. Il y a une culture des sports d’hiver et de glace donc il n’y a pas de souci.
Sans compter l’attrait de la patinoire Polesud du fait de sa double piste, qui attire une grande population. « Les scolaires sont nombreux à y venir. Les enfants découvrent parfois le patinage à cette occasion et ceux qui accrochent viennent nous voir ensuite. » Tout porte à croire qu’ils seront encore plus nombreux après ces Internationaux de France de patinage.
Laurent Genin