REPORTAGE VIDÉO – Plus d’une centaine de personnes selon la police, deux cents selon les organisateurs, se sont rassemblées rue Félix-Poulat, ce vendredi 10 novembre. À l’appel du collectif Reposte contrats aidés 38 et de la branche Asso du syndicat Solidaire, elles ont manifesté contre la suppression des contrats aidés décidée par le gouvernement. Soit 260 000 emplois sur les années 2017 et 2018. « Le plus grand plan de licenciement de l’Histoire », estiment les manifestants.
Faible mobilisation ce vendredi 10 novembre rue Félix Poulat où se sont rassemblées entre cent et deux cents personnes à l’appel du collectif Reposte contrats aidés 38, et de la branche Asso du syndicat Solidaires.
En cause l’impact – voire « l’hécatombe d’emplois » estiment les organisateurs –, sur de nombreux secteurs professionnels que va entraîner la diminution du financement des contrats aidés. Une décision du gouvernement entérinée ce jeudi 9 novembre par l’Assemblée nationale.
Le tissu associatif grenoblois inquiet
Sur les nombreuses pancartes brandies par les manifestants de courtes phrases, laconiques, illustrent toute l’inquiétude du tissu associatif grenoblois. « Le Crieur de la Villeneuve, média local, un emploi stoppé », « Les Amis du travailleur alpin, un emploi supprimé » ou encore « Cap Berriat, quatre emplois supprimés », peut-on lire au-dessus des têtes.
Certains sont venus, comme les y avaient invités les organisateurs, déguisés en fantômes ou tout de noir vêtus en signe de deuil des quelque 260 000 emplois concernés regroupant ceux déjà supprimés et ceux qui vont encore l’être d’ici 2018.
Retour en images sur cette manifestation qui est revenue à son point de départ après être passée devant la préfecture, par le rectorat et la cité administrative.
Reportage Joël Kermabon
« C’est tout le projet associatif qui en pâtit ! »
« La fermeture, c’est ce qui nous pend au nez dans les prochains mois s’il n’y a pas de nouveau mode de financement ou un dégel de cette diminution des emplois aidés », déplore, quant à lui, Thomas Pedron-Trouvé, le coordinateur du café-restaurant associatif Le Barathym, situé à la Villeneuve. « Officiellement, je suis le dernier salarié du Barathym et il est impossible de continuer dans ces conditions après le non-renouvellement de trois emplois, au nombre desquels une cuisinière, une serveuse et un animateur », précise-t-il encore.
Comment l’établissement réussit-il à tourner malgré cette réduction drastique des effectifs ? Grâce aux bénévoles, mais cela ne saurait durer.
« Ce qui est dommage c’est que c’est tout le projet associatif qui en pâtit et tout ce qu’en sus de la restauration nous apportions au quartier, notamment les soirées, les animations avec les enfants… », regrette Thomas Pedron-Trouvé, qui n’hésite pas à évoquer « une catastrophe ». C’est en effet près de 35 000 euros qui s’envolent en fumée pour l’association. Ce dont s’explique le coordinateur du café associatif.
Toujours est-il que la mobilisation continue. Outre la manifestation prévue le 16 novembre devant la gare de Grenoble, une réunion syndicale à l’adresse de tous les précaires est programmée ce prochain vendredi 18 novembre à 14 heures.
Joël Kermabon