Les élus des territoires de montagne réclament plus de tirs de loups et que soit révisé le statut de protection dont bénéficie l’espèce. C’est une des cinq motions qu’ils ont adoptées à l’issue du congrès de l’association nationale des élus de montagne à Forcalquier.
Les élus des territoires de montagne demandent que soit revu à la hausse le nombre de loups à abattre et que soit révisé le statut de protection dont bénéficie l’espèce, protégée par la Convention de Berne depuis 1993.
Dans une motion adoptée à l’issue du 33e congrès de l’association nationale des élus de montagne (Anem) présidée par la députée PS de l’Isère Marie-Noëlle Battistel, ils demandent à ce que soit instaurée une « approche radicalement nouvelle à l’égard des prédateurs ».
« Une régulation pragmatique » ?
Face aux « prédations dues au loup et à l’ours [qui] ne cessent de progresser de façon alarmante » et alors que « les dispositifs d’indemnisation et d’accompagnement mis en place à l’attention des éleveurs se révèlent globalement insuffisants ou inadaptés », les élus réclament une « régulation pragmatique ».
Soit, pour le loup, un « nombre de retraits suffisants », précisent pudiquement les élus, c’est-à-dire « progressant au prorata de la croissance constatée de la population de loups ». L’arrêté actuellement en vigueur prévoit, lui, l’abattage de 40 loups, soit le même nombre que lors de la précédente campagne, alors que leur nombre en France, estimé à 360, a augmenté de 23 % en un an.
Pas plus de loups que d’ours…
Pas question non plus, pour eux, d’accueillir plus d’ours dans les Pyrénées alors que deux femelles supplémentaires pourraient être réintroduites. Les élus réclament, là aussi, une concertation collective et que soit appliqué de manière « plus scrupuleuse et satisfaisante le principe d’acceptabilité sociale contenu dans la Convention de Berne et l’article 22 de la directive Habitats, qui précise que la réintroduction n’ait lieu qu’après la consultation appropriée du public concerné ».
Au terme de ce congrès, les élus de montagne ont adopté cinq motions. Outre la question des prédateurs, ils réclament le maintien en option des compétences eau et assainissement pour les communes de montagne, et s’opposent à la diminution des ressources des agences de l’eau. Dans leur cahier de doléances également, l’accélération de la couverture numérique, le respect de la spécificité montagne en matière scolaire et une « vraie solidarité financière en faveur de la montagne conformément à la volonté du législateur ».
« La confiance elle se crée, mais pour la construire, il faut du temps », a pour sa part souligné Christophe Castaner, le secrétaire d’État chargé des relations avec le parlement et porte-parole du gouvernement.
PC