EN BREF – Le collectif “Stop Antenne Cachin” organisait une mobilisation devant l’hôtel de ville de Fontaine, ce lundi 25 septembre, pour faire entendre sa voix aux élus réunis à l’occasion du conseil municipal. En cause : la possible installation de deux antennes-relais à quelques mètres de distance de l’école Anatole France. Un projet très contesté auquel les parents d’élèves et les membres du collectif s’étaient déjà opposés en avril dernier.
Ils étaient une trentaine à s’être rassemblés lundi soir sur le parvis de l’hôtel de ville de Fontaine. Pancartes et affiches à la main, des parents d’élèves de l’école Anatole France et les membres de diverses associations entendaient ainsi protester contre l’imminente installation de deux antennes-relais à 60 mètres de l’école. Une opération « non conforme aux normes européennes » et « dangereuse pour la santé des enfants », selon le collectif “Stop Antenne Cachin”, qui se fait le porte-parole des inquiétudes des riverains concernés, depuis sa création en mars dernier.
Un pylône avec deux antennes-relais, celles des opérateurs téléphoniques Orange et Free, devrait en effet surgir sur une zone accueillant, en plus de l’établissement Anatole France, quatre crèches et une maison de personnes âgées.
Autant de radiations de micro-ondes qui, en s’ajoutant à celles déjà émises par l’antenne de Bouygues placée à 100 mètres de la même école, représenteraient des « menaces réelles » pour la population du quartier. L’exposition prolongée aux ondes électromagnétiques engendrerait en effet nombre de problèmes de santé, dont des « troubles du sommeil, [des] maux de tête ou encore [des] cancers », dénonce le collectif.
Cinq mois de lutte contre l’installation des antennes-relais
Une pétition contre l’installation des antennes téléphoniques avait été lancée en avril dernier. Le coup d’envoi d’une longue phase de mobilisation menée en collaboration avec la Fédération Drôme Ardèche Isère des collectifs de riverains d’antennes-relais. Son but ? Ouvrir le dialogue avec la municipalité de Fontaine.
Après avoir donné l’autorisation aux opérateurs téléphoniques de construire sur un territoire “sensible”, cette dernière avait établi une charte qui, d’après le collectif, ne précisait ni les distances ni les niveaux de rayonnement consentis pour l’implantation d’une antenne. « Nous avions déjà échangé plusieurs fois avec la mairie, et les élus nous avaient poliment écoutés lors du dernier conseil municipal, en juin », se souvient Romain Rouffiange, coordinateur du collectif “Stop Antenne Cachin”.
Et de poursuivre : « Malheureusement, à la rentrée, on a constaté qu’une tranchée avait été déjà creusée et que les travaux avaient commencé derrière notre dos. Maintenant, nous souhaitons faire entendre vraiment notre voix et réagir avec l’ensemble des parents devant la mairie face à cette situation. » Reçus par le conseil municipal, les membres du collectif fontainois ont ainsi pu exprimer de nouveau leur colère devant l’ensemble des élus.
Vers l’ouverture d’un dialogue ?
Leur objectif : demander que le projet soit gelé et que les antennes soient implantées dans un autre lieu, loin des écoles et des habitations. A l’instar de Grenoble, le collectif entendait en outre solliciter que la distance minimale de 100 mètres entre les antennes-relais et les zones sensibles soit inscrite dans le plan local d’urbanisme (PLU) de Fontaine.
Dernier point sur la liste des revendications : le recours à un autre organisme que l’Agence nationale de fréquences (ANFR), afin de remesurer les ondes provenant de l’antenne-relais existante. Selon les récents contrôles, son émission s’élève en effet à 2v/m. « Ce qui correspond à trois fois le niveau fixé comme seuil d’innocuité, soit 0,6v/m », précise Romain Rouffiange.
A l’issue de cette intervention, le maire de Fontaine Jean-Paul Trovero a accepté de mettre les travaux sur pause pendant un mois. Le temps de mettre en place une concertation avec le collectif, qui s’occupera d’étudier des solutions alternatives. Le début d’un véritable dialogue ? Les membres de “Stop Antenne Cachin” attendent dans les prochains jours une invitation de la part du premier élu…
Giovanna Crippa, correspondante à Fontaine