FOCUS – Robots, androïdes, monstres, mais aussi elfes, gobelins et fées. Les créatures imaginaires s’invitent à la Convention nationale de science-fiction et Fantasy 2017, qui se déroule du 13 au 16 juillet sur le campus universitaire de Saint-Martin‑d’Hères. Porté, pour cette 44e édition, par l’association Les Rev’Ailleurs, ce rendez-vous annuel vise à réunir auteurs, éditeurs, fans et public autour d’une même passion : la littérature de l’imaginaire, dans toutes ses nuances et déclinaisons.
Des voyages dans l’espace et dans le temps, avec l’évolution des sciences et de la technique, des mondes surnaturels et merveilleux ou féérique, où règnent la magie et l’invention… Voici les différentes dimensions que Les Rev’Ailleurs entendent faire croiser dans le cadre de la Convention nationale de science-fiction et Fantasy 2017.
« Une série de rencontres au caractère transversal », selon Frédéric Fromenty, président de l’association et principal organisateur de l’évènement. Et celui-ci d’expliquer : « En plus de la science-fiction stricto sensu, cette année, la Convention s’ouvre à l’imaginaire, un terme assez récent qui englobe d’autres genres littéraires, dont le fantastique, le merveilleux, ou encore la fantasy. »
D’où le fil rouge de cette 44e édition consacrée au thème « Créatures ». L’occasion inédite, pour les vieux fans ainsi que pour les nouveaux passionnés, de (re)découvrir et rencontrer toutes sortes de personnages imaginaires : des créatures fantastiques telles que des elfes, des nains ou des vampires jusqu’aux intelligences artificielles, monstres et robots.
Un rendez-vous incontournable pour les passionnés de l’imaginaire
Depuis 1974, les amateurs, les auteurs et les éditeurs de science-fiction se donnent rendez-vous dans une ville différente en France. Après Amiens, Avignon et Bordeaux, le lieu fixé pour la rencontre 2017 est le campus universitaire de Saint-Martin‑d’Hères. « Grenoble avait déjà accueilli l’évènement en 2010. D’ailleurs, c’est à cette occasion que Les Rev’Ailleurs ont été créées », raconte Frédéric Fromenty.
En effet, la tradition veut que, chaque année, un fan ou un groupe de fans se charge d’organiser la Convention nationale, en se chargeant de la programmation de A à Z. « Depuis presque un an, un noyau de cinq ou six membres de l’association travaille de manière assidue et régulière pour préparer cette édition. […] Au total, nous attendons environ 150 participants, y compris les bénévoles et les intervenants. »
Un rendez-vous incontournable pour une centaine de fans qui, venus de tous les coins de France ou même de Belgique, ne pouvaient pas rater l’occasion de se plonger dans le monde de l’imaginaire.
Avec cinq invités officiels, plusieurs stands d’exposants et un programme riche en conférences, jeux et projections, ces quatre journées se déroulent dans une atmosphère conviviale et de partage.
Leur ambition ? Faire rencontrer fans et écrivains autour d’une passion commune. « Une Convention de science-fiction est avant tout une réunion où les visiteurs et les auteurs se retrouvent en situation d’égalité, face à face, à échanger sur leurs dernières lectures et productions. Cela n’a rien à voir avec un « salon du livre », où les écrivains se rendent pour vendre leurs œuvres et pour proposer leurs produits » précise l’auteure Nathalie Bagadey. Assise derrière une table, elle est toute absorbée par une conversation avec une jeune admiratrice de ses romans de voyages mêlant réalisme et (bien sûr) fantastique.
Dans cet esprit de confrontation et de parité, les fans se font aussi membres d’un jury. À chaque convention, les inscrits s’engagent en effet à récompenser du prix Rosny ainé un roman et une nouvelle de science-fiction publiés dans l’année. Comme quoi, parfois, le public peut revêtir le rôle de critique littéraire.
Écrivains et réalisateur : les invités officiels à la Convention
Des auteurs français, suisses et belges se sont eux aussi déplacés pour participer à cet évènement annuel. Parmi ceux-ci, Joëlle Wintrebert, l’invitée d’honneur à la Convention 2017. « Une figure centrale dans le milieu […] dont le rôle a été d’amener la sexualité dans la science-fiction française des années quatre-vingt, un thème qui, à l’époque, était encore tabou », explique Frédéric Fromenty.
Et celui-ci d’introduire Romain Lucazeau et François Rouiller, deux écrivains prenant part à ce week-end de rencontres : « Après avoir découvert que, dans leurs ouvrages, il y avait de nombreux éléments communs, ils ont décidé de confronter leurs techniques d’écriture et de s’interroger ensemble sur la genèse d’un roman de science-fiction. C’est sur ce thème que porte leur conférence. »
Côté littérature vampirique, la protagoniste principale est Morgane Caussarieu, invitée à promouvoir les avantages que la vie immortelle offre à ses personnages suceurs de sang lors d’un débat original et ironique nommé, justement, « Match d’Immortalité ». Enfin, le cinéma n’est pas en reste avec Alexandre Poncet, producteur et coréalisateur du documentaire intitulé Complexe de Frankenstein.
Au programme, démons, quiz littéraires et bandes dessinées
En plus des conférences, des débats et des tables rondes, cette convention offre à son public divers moments de détentes et de jeu. Au programme, deux démonstrations d’escrime – organisées par la Compagnie Excalibur – avec la mystérieuse présence d’un démon, ainsi que des quiz littéraires dynamiques et interactifs portant sur les principaux chefs‑d’œuvre de la littérature et du cinéma de science-fiction.
Le dimanche, journée ouverte à tous. Les lecteurs prendront à leur tour la parole pour présenter leurs coups de cœur en cinq minutes, dans le cadre d’un « speed reading » (lecture rapide).
S’adressant au grand public, Clément Pelissier, doctorant en littérature de l’Imaginaire et ancien membre de l’association Les Rev’ailleurs, dédiera l’une des conférences de clôture à la thématique « Super pouvoir, super créatures ».
« La culture populaire est riche de créatures aux capacités exceptionnelles, que ce soit des superhéros ou des super-vilains. Parmi elles, les Tortues Ninjas, La Créature du marais [Swamp Thing, série de bandes dessinées américaine, ndlr], ou bien Le Lézard, un vilain des comics. […] Mon objectif est de montrer comment la littérature populaire et le cinéma arrivent à mettre en scène les peurs viscérales de l’homme. »
Comics et bandes dessinées sont également les thèmes porteurs des expositions mises en place pour la Convention. Au menu, zombies, extraterrestres et monstres de toute époque. Une plongée dans l’univers des illustrateurs de Pulps, dont les dessins sont affichés dans le vaste hall de l’université.
Placée sous le signe de l’éclectisme et de la variété, cette édition grenobloise offre de quoi satisfaire un public de tout âge et de tous les goûts.
Giovanna Crippa, correspondante à Saint-Martin-d’Hères
Informations pratiques
La Convention nationale de science-fiction et Fantasy 2017 se déroule du 13 au 16 juillet 2017 sur le campus universitaire de Saint-Martin‑d’Hères, dans le hall Sud du Bâtiment Stendhal.
Pour plus d’informations sur le programme et sur les inscriptions, consulter le site de Rev’Ailleurs.