« Vivre à la rue tue ! » Ce message, le collectif Les Morts de la rue entend bien continuer à le faire passer, comme il l’a fait lundi 3 juillet à l’occasion de sa cérémonie annuelle. Un hommage rendu aux victimes de la rue, mais aussi l’occasion, insiste le collectif, de « lutter contre l’oubli [et] dire [sa] colère ».
En 2016, 500 personnes sont mortes dans la rue. Des chiffres sous-évalués selon le collectif : « Ils sont sans doute trois fois plus nombreux en réalité », écrit-il. L’âge moyen des décès ? 49 ans. Soit trente ans de moins que l’espérance de vie en France. Ne serait-ce que dans l’agglomération, douze décès ont été enregistrés en 2016 par les Morts de rue Grenoble.
La rue ne tue pas qu’en hiver
Comme chaque année, la cérémonie organisée au Jardin de ville de Grenoble aura été l’occasion de discours, de chansons, de poèmes, mais aussi et surtout d’un moment de recueillement devant la liste des personnes disparues. Des noms, parfois des anonymes, qui viennent s’ajouter chaque année au macabre décompte.
Les Morts de la rue continuent à appeler à une politique sociale axée sur le logement pour tous, au besoin en procédant à la réquisition de logements vides. Et rappellent, à l’occasion de ce rassemblement, que la rue tue toute l’année, et pas seulement en hiver. Une manière de tacler la « gestion au thermomètre » pratiquée par l’État, jugée aussi insuffisante qu’inefficace.