REPORTAGE VIDÉO – À l’appel des organisations syndicales CGT, FO, FSU, Solidaires salariés et étudiants, Unef et UNL, près de 3 000 personnes – 1 800 selon la police – ont manifesté dans les rues de Grenoble ce jeudi 15 septembre. Une rentrée sociale pour les syndicats qui réclament désormais l’abrogation de la loi El Khomri, promulguée dans le courant de l’été en utilisant l’article 49.3.
« Retrait, retrait, de la loi travail ! » Le slogan qui a fait flores dans les nombreuses manifestations qui se sont déroulées tout au long du premier semestre de l’année 2016 a quelque peu pris un coup de vieux après la trêve estivale.
Et pour cause. La loi El Khomri est passée en force, à coup de 49.3 au cours de l’été. Ne manquent plus que la publication des décrets d’application. Une félonie selon les syndicats, pour lesquels la démarche est désormais très claire. C’est son abrogation qu’ils exigent désormais.
Un mot d’ordre national contre la loi travail mais aussi des luttes locales
C’est bien là tout le sens de l’appel à la grève et à la manifestation qu’ont lancé les syndicats CGT, FO, FSU, Solidaires salariés et étudiants, Unef, et UNL pour ce jeudi 15 septembre.
Le résultat ? Près de 3 000 personnes ont répondu à l’appel et ont défilé dans les rues de Grenoble, assurent les syndicats. Encore une fois, les comptages de la police ne corroborent pas cette estimation puisqu’elle annonce, quant à elle, guère plus de 1 800 personnes.
Si l’abrogation de la loi travail restait bien la revendication principale des manifestants, il n’en empêche pas moins que les syndicats et salariés menant des luttes locales tenaient, eux aussi, à profiter de la caisse de résonance de cette nouvelle mobilisation. C’est ainsi que l’on pouvait remarquer dans le cortège des salariés d’Écopla, le producteur européen de barquettes en aluminium récemment liquidé par le tribunal de commerce de Grenoble ou encore des représentants des agents territoriaux de la ville de Grenoble qui protestent contre le plan de sauvegarde des services publics.
Des salariés de Caterpillar des unités de Grenoble et d’Échirolles défilaient, quant à eux, pour marquer leur solidarité avec leurs collègues de l’usine belge de Gosselies, où près de 2 000 emplois sont en jeu. Certainement la raison de la présence sur place de la caméra d’une équipe de la Radio télévision belge francophone (RTBF).
Retour en images sur le déroulement de cette première mobilisation qui scelle la rentrée syndicale après la période estivale.
Reportage Joël Kermabon
Ue manifestation émaillée de quelques heurts
L’ambiance de la manifestation pourtant bon enfant au départ a été marquée, un peu plus tard, par un certain climat de tension. En effet, la tête du cortège tenue par des représentants de l’intersyndicale a très vite été remplacée par un groupe de manifestants, pour la plupart masqués, sans réelle étiquette, sinon une banderole où l’on pouvait lire, tracé en lettre rouges : « Ouais, ouais, ouais, le monde ou rien ! »
C’est d’ailleurs ce groupe qui s’est vu repousser à coups de grenades lacrymogènes par un cordon de policiers aux abords de la rue Félix Poulat et, plus tard, rue du Docteur Mazet. Sans parler des quelques échanges un peu musclés avec les gros bras du cordon de sécurité mis en place par l’intersyndicale suite à son éviction de la tête du cortège.
De là à dire que la fameuse convergence des luttes prônée il n’y a pas si longtemps n’est plus qu’un lointain souvenir… il n’y a qu’un pas.
Joël Kermabon