EN BREF – Pour ses 80 ans d’existence, Poma a présenté son nouveau plan d’orientation industrielle baptisé « Engage 2016 ». Le groupe isérois spécialisé dans les remontées mécaniques va ainsi investir plus de 20 millions d’euros dans la construction d’une nouvelle usine, d’un centre de recherche, et dans le développement de sites déjà existants. Objectifs : renforcer l’outil industriel, et proposer des solutions alternatives et écologiques de transport urbain.
C’est une vieille dame qui vient de souffler ses 80 bougies, mais a plus que jamais de l’énergie à revendre. « Poma est un acteur historique dans le secteur des remontées mécaniques. Son activité a commencé en 1936 ! », rappelle Jean Souchal, président du directoire du groupe isérois Poma qui exporte désormais un peu partout dans le monde. Un anniversaire qui justifie son nouveau plan d’orientation industrielle baptisé « Engage 2016 ».
« Le moteur de notre entreprise est l’innovation » précise son vice-président, Christian Bouvier. Et qui dit innovation, dit investissement. » Dont acte. Avec sa nouvelle stratégie industrielle, Poma investit plus de 20 millions d’euros dans ses trois sites en région Auvergne – Rhône-Alpes : construction d’un nouveau centre de recherche et de développement à Voreppe, siège social de l’entreprise. Réaménagement du site du fabricant de télécabines Sigma Composite dans le Nord-Isère. Enfin, construction d’une plateforme logistique globale et d’un site industriel à Gilly-sur-Isère. Sur ce site, l’entreprise produira les premières éoliennes complètement françaises, en association avec Leitwind, spécialiste des énergies renouvelables.
Dans ce secteur concurrentiel, l’innovation technologique s’avère indispensable pour faire la différence. « Il y a deux ans, nous avons dévoilé un prototype de cabine avec une pile à hydrogène, projet développé localement avec Air Liquide, rappelle Christian Bouvier. Nous avons également présenté un moteur Direct Drive, une technologie qui permet d’économiser jusqu’à 8 % de l’énergie consommée pour assurer le fonctionnement de nos installations. Cette année, nous présentons le premier simulateur 3D de l’industrie du transport par câble. Cet outil formera les conducteurs et les techniciens de maintenance à nos appareils. »
« Penser la ville de demain avec un impact carbone plus faible »
Poma entend par ailleurs accroître le développement de son activité dans le transport collectif urbain par câble. Une solution qui vient s’imposer là où le métro notamment ne peut s’implanter. « Quand il s’agit de franchir des obstacles, comme un cours d’eau, ou de gagner en hauteur, on est imbattables, prévient Jean Souchal. En Amérique du Sud, ce moyen de transport a déjà fait ses preuves depuis pas mal d’années déjà. » Citons notamment la télécabine du Pain de Sucre à Rio de Janeiro, ou encore le Metro Cable de Medellin en Colombie.
« Le secteur du transport et de la mobilité urbaine représente 14 % des émissions mondiales de gaz à effet de serre, et 27,6 % de nos émissions en France. Ces chiffres clés nous obligent à penser une ville de demain avec un impact carbone plus faible », constate Christian Bouvier.
Dans cette logique, le groupe a noué avec la RATP un accord d’échange d’informations concernant la recherche d’applications dans le transport par câble en milieu urbain.
Sans compter un récent partenariat de trois ans conclu avec le WWF France. Son objectif : accompagner le développement du transport urbain par câble comme solution de mobilité responsable et durable.
Yuliya Ruzhechka
POMA EN QUELQUES CHIFFRES
Depuis sa création en 1936, Poma a construit plus de 8 000 installations dans plus de 80 pays sur les cinq continents. Aujourd’hui, ses systèmes de transport de passagers par câble sont implantés dans les stations de sports d’hiver pour une grande part, mais pas seulement. On les retrouve dans les transports urbains, le tourisme (parcs d’attractions, accès à des panoramas…), les sciences et l’industrie.
Poma emploie 938 personnes, dont 630 en France.
Le chiffre d’affaires du groupe s’élève à 290,6 millions d’euros.