EN BREF – D’ici quelques mois, une antenne d’écoute grenobloise ainsi qu’un lieu d’accueil pour les jeunes personnes homosexuelles verront le jour à Grenoble sous l’égide de l’association Le Refuge. Explications.
Grenoble comptera bientôt parmi les villes proposant aux « jeunes gays en errance » un lieu d’hébergement et de reconstruction. Le projet de créer une antenne du Refuge à Grenoble est né en avril 2015. Ils étaient vingt-six à le porter, dont un “noyau actif” d’une quinzaine de personnes. L’équipe de développement de l’association nationale Le Refuge l’a entériné en ce début d’année.
Une étape importante avait été franchie en octobre 2015, lorsque le projet avait été retenu dans le cadre du budget participatif de la ville de Grenoble.
Outre que ce soutien politique asseyait la viabilité du projet, il lui permettait également de percevoir la somme non négligeable de 90.000 euros.
« Ce budget en soi n’est pas pour l’association, précise Bertille Collignon, porteuse du projet. C’est un budget de la Ville qui va permettre de réparer la maison où les jeunes seront accueillis. »
Entre deux à quatre “pensionnaires” pourront résider en colocation dans la maison, sans présence extérieure. « C’est leur lieu, même si on vérifie qu’ils ne font pas n’importe quoi. L’enjeu, c’est de leur apprendre ou réapprendre l’autonomie ou la vie en commun. »
Une réponse à l’exclusion familliale
L’accueil ne s’adresse pas qu’aux homosexuels au masculin. Si la campagne nationale d’affichage de l’association met en avant « Théo » ou « Romain », le Refuge précise bien venir également en aide aux lesbiennes ou aux personnes « transidentitaires ».
Des identités sexuelles qui peuvent mener les jeunes à l’exclusion, notamment familiale, et à l’errance. « C’est malheureux que cela arrive en 2016 mais ils sont nombreux ! », déplore Bertille Collignon.
La porteuse de projets précise d’ailleurs ne pas souhaiter donner l’adresse du lieu d’accueil, afin d’éviter les actes de vandalisme – sinon de violences – observés dans d’autres antennes en France. Depuis des tags homophobes jusqu’à de véritables saccages.
D’ici avril ou mai, l’association tiendra également une permanence hebdomadaire dans un bureau de la Maison des associations – rue Berthe de Boissieux à Grenoble –, mis à disposition par la municipalité. La ligne d’urgence de l’association est, pour sa part, toujours accessible 24 heures sur 24 et 7 jours sur 7, au 06 31 59 69 50.
Florent Mathieu