ENQUÊTE – Après l’attentat présumé survenu ce vendredi 26 juin dans l’entreprise Air Products à Saint-Quentin-Fallavier, le plan Vigipirate a été relevé pendant trois jours en Rhône-Alpes. La sécurité a ainsi été renforcée sur les 158 sites industriels classés Seveso de la région, dont la plateforme chimique de Pont-de-Claix. Alors que ce niveau « alerte attentat » vient d’être levé, la question de leur sécurité reste posée.
La sécurité des sites Seveso de Rhône-Alpes est-elle suffisante ? Cette question plutôt sensible se pose après l’attentat présumé, perpétré le vendredi 26 juin dernier, dans les locaux de l’usine Air Products à Saint-Quentin-Fallavier. Spécialisée dans la fabrication de gaz industriel, l’entreprise fait partie des 515 sites dits « Seveso seuil bas », recensés en France au 31 décembre 2014, selon le site internet du ministère de l’Écologie.
Définis par la directive européenne dite « Seveso » de 1982, ce seuil caractérise des sites où les risques d’accidents industriels sont limités, en raison de la quantité réduite de matières dangereuses utilisée lors du processus de fabrication. A l’inverse, les établissements classés « Seveso seuil haut », au nombre de 656 dans l’hexagone, représentent un risque plus important.
« Alerte attentat » durant trois jours
L’événement survenu vendredi dernier a immédiatement entraîné le déclenchement de l’« alerte attentat », le plus haut niveau du plan Vigipirate et a fortiori le renforcement, pendant trois jours, des mesures de protection et de vigilance des 158 sites industriels de type Seveso de la région.
Signe de l’extrême sensibilité du sujet, la plupart des sites classés de l’agglomération grenobloise que nous avons contactés n’ont pas donné suite à nos sollicitations. De son côté, la mairie de Grenoble a renvoyé sur la préfecture… qui, elle, se refuse à communiquer.
Dans l’agglomération où huit de ces sites à risques (ILL, Eurotungstene, Isochem, Sita Rekem, Vencorex, Arkema, Cezus et EPC France) sont installés, des mesures supplémentaires ont toutefois bien été prises.
C’est notamment le cas de la plateforme chimique de Pont-de-Claix. « Dès que nous avons eu l’information par les médias de l’attentat survenu à Saint-Quentin-Fallavier, nous avons mis en place une cellule de crise, sans attendre les indications de la préfecture. Dès le vendredi midi, le système de surveillance accrue était déjà opérationnel », assure Patrick Pouchot, son responsable communication.
Les mesures prises ? Renforcement du système de surveillance, augmentation du nombre de rondes, mise en place de contrôles stricts, limitation des points d’accès au site et sensibilisation du personnel. Sans compter un renforcement des effectifs de gendarmerie autour du site. Des mesures similaires ont également été engagées sur un autre site Seveso de l’agglomération grenobloise, « en concertation avec la direction de la sûreté du groupe » en question. Des actions complémentaires à celles pré-existantes mises en œuvre au quotidien : personnel sur site 24 heures sur 24, 7 jours sur 7, installations télé-surveillées et contrôle d’accès au site.
« En régime Vigipirate depuis quinze ans »
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