REPORTAGE VIDÉO – L’association Narkolepsy proposait, ce jeudi 25 juin, la douzième édition de son festival éponyme sur l’esplanade du musée. Avec sa sélection internationale de vidéos originales, emblématiques d’une nouvelle culture de l’image, il est devenu au fil des ans un rendez-vous attendu de l’agenda culturel grenoblois.
On s’installe à même la pelouse. © Joël Kermabon – Place Gre’net
Jeudi, 19 heures. L’esplanade François Mitterrand, plus connue des Grenoblois sous le nom d’esplanade du musée, se peuple peu à peu. Devant le théâtre de verdure, un grand écran gonflable casse la perspective et masque l’étoile de Calder, mais c’est pour la bonne cause.
On s’installe, qui sur des bancs, d’autres à même la pelouse. C’est l’heure de l’apéro, on sort les victuailles, les packs de bière… Un pique-nique géant s’improvise au fil des arrivées. Pour les imprévoyants, la buvette est là qui propose nourriture et boissons.
En fond sonore, une excellente sélection musicale, très éclectique et juste assez fort pour que l’on puisse se parler et s’entendre. Dans cette ambiance conviviale, ne reste plus qu’à attendre l’heure où, entre chien et loup, l’écran s’animera.
Réalisation Joël Kermabon
« Narkolepsy, c’est une bande de potes »
« Comparé aux autres festivals de courts-métrages où ce sont souvent les réalisateurs qui viennent proposer leurs films, Narkolepsy c’est une bande de potes qui veulent présenter des films aux gens », commence par expliquer Denis Carrier, bénévole de l’association.
Un étrange disk-jockey. © Joël Kermabon – Place Gre’net
Et de poursuivre : « En fait, la programmation se fait entre nous et nous nous présentons mutuellement les films que nous avons vus dans l’année. Après, c’est un vote collégial ». Tout est dit. Tout l’esprit qui anime les organisateurs du festival est là !
C’est avec les amis qu’ils partagent une même passion et fabriquent tous les ans, depuis 2002, un festival qui a su construire une niche culturelle très spécifique. Et, semble-t-il, très appréciée, à en croire la petite foule qui avait investi l’esplanade, en ce soir d’été.
Tout est parti d’un concept : pouvoir offrir au public une sélection originale, glanée « aux quatre coins du web », de vidéos en tous genres. C’est ainsi que sont programmés chaque année, fictions, clips, publicités et autres documentaires servis par des techniques de production et de narration toutes aussi diverses et bien souvent surprenantes.
Un festival auto-financé
© Joël Kermabon – Place Gre’net
Cependant, un festival ça coûte de l’argent. Pour organiser celui de 2014, l’association avait du recourir à un emprunt participatif. Qu’en est-il cette année ? « Ça a été compliqué, comme toujours quand on a ce genre d’initiative. Nous n’avons pas obtenu de subvention. Le festival est auto-financé », relate Denis Carrier. « En fait, grâce à l’emprunt, nous avons pu avancer les frais pour 2014 et garder 2.000 euros de trésorerie pour l’édition 2015. Nous n’avons pas d’autres recettes que celles du bar lors de la soirée. »
Malgré ces difficultés, visiblement surmontées dans la bonne humeur, Narkolepsy est un festival qui cultive la proximité avec son public, lequel le lui rend bien. De quoi motiver chaque année l’équipe pour organiser l’édition suivante.
Joël Kermabon