REPORTAGE VIDÉO – La 14e édition du festival Magic Bus s’est déroulée à guichets fermés, du 22 au 23 mai, sous chapiteau à l’Esplanade. Et il y en a eu pour tous les délires, tant pour les nostalgiques des Massilia Sound System que pour les accros à la déjante, avec la prestation des allumés de Salut c’est cool. Retour en images sur ces deux joyeuses soirées et leurs neuf concerts.
Vendredi soir, 19 heures. Magic Bus ouvre ses portes au public qui commence à s’égayer dans l’enceinte où trône un grand chapiteau blanc sur l’Esplanade. Le festival a pu y prendre ses aises cette année.
D’entrée, un panneau affiche la couleur : complet ! Seuls ceux qui ont pris la précaution de réserver peuvent entrer, aucun billet n’étant vendu le soir-même. Et le lendemain seules 150 places seront encore disponibles à 18 heures.
La scène locale à l’honneur
Un franc succès pour l’association Retour de scène – Dynamusic, organisatrice de l’événement.
Ses principaux objectifs ? Soutenir la scène locale, mais aussi promouvoir et développer les musiques actuelles à travers deux grandes soirées de concerts en plein cœur de Grenoble. Outre des esthétiques que l’on pourrait presque qualifier de classiques si l’on songe à Massila Sound System, l’idée est aussi de propulser les groupes frais émoulus de la compilation de la Cuvée grenobloise éditée chaque année par l’association.
Survol de ces deux soirées où l’on est passé avec bonheur du hip-hop à la soul rock, sans oublier le reggae occitan. L’occasion aussi, pour les organisateurs de nous éclairer un peu sur quelques-unes de ses multiples facettes.
Réalisation Joël Kermabon
Un festival trop à l’étroit à la Bifurk
« Magic bus est un festival “sans domicile fixe”. Il est passé du campus à l’Esplanade en passant par le Stade des Alpes et la Bifurk, l’année dernière, où il s’est senti un peu à l’étroit », retrace Damien Arnaud, directeur de l’association Retour de scène.
« Cette année, nous avons demandé l’Esplanade à la ville de Grenoble et c’est vrai que le lieu est tout à fait adapté à nos besoins, tant en termes d’espace que de commodités, comme le boulodrome pour l’installation des loges d’artistes et de l’espace professionnel. »
Si rien n’a encore été décidé pour 2016, le directeur ne cache pas son désir de pouvoir retrouver l’Esplanade pour les prochaines éditions vu le succès de cette édition. « Si on nous permet de revenir ici, nous pourrons mettre en œuvre toutes nos idées pour encore améliorer l’événement ».
Des riverains inquiets mais compréhensifs
Reste que les riverains qui ont vu s’installer dans leur quartier un nouveau festival de musiques amplifiées avec son inévitable lot de nuisances sonores ont pu s’inquiéter. De fait, les habitants pointent les nombreux événements qui utilisent désormais ce grand espace : cirques, festivals, fête foraine… Autant de motifs de crispation qui ont fait que le festival avançait en terrain miné.
« Nous avons rencontré les unions de commerçants et d’habitants pour les informer sur ce qui allait se passer, notamment sur les horaires, le niveau sonore et les problématiques de stationnement », précise Damien Arnaud.
« Ça s’est bien passé, nous avons pu dialoguer, avertir assez longtemps à l’avance pour que les gens puissent s’organiser. Nous sommes parfaitement conscients que les habitants sont très sensibles aux nuisances inhérentes à ce type d’événement. Certes, ils ne sont pas tous très ravis mais, dans l’ensemble, ils se sont montrés compréhensifs. »
Joël Kermabon
Un festival auto-financé à 85 %
Fans de HK & the Saltimbanks. © Joël Kermabon – Place Gre’net
Le festival Magic bus est auto-financé à hauteur de 85 % principalement par les recettes de la billetterie du bar et de la restauration. La ville de Grenoble prend quant à elle en charge les frais de communication et la mise à disposition de matériels. Le département et la région assurent le reste du financement.
Magic bus s’inscrivant dans un cadre associatif, l’entraide entre associations est réelle, même s’il peut exister une saine concurrence entre elles « Les associations ne se tirent pas dans les pattes ». Ainsi, certaines ressources sont-elles mutualisées, comme le prêt de matériels divers.