FOCUS – Alpexpo, le palais des expositions de Grenoble, a accumulé ces dernières années sept millions d’euros de pertes et de dettes. Pour faire face à ces difficultés financières, la ville de Grenoble et la métropole ont annoncé, le 10 avril dernier, la mise en place dans les prochains mois d’un plan d’avenir et d’une délégation de service public.
C’est un secret pour personne, Alpexpo, le palais des expositions de Grenoble, a rencontré ces dernières années des difficultés financières. Le parc événementiel de 42 000 mètres carrés a ainsi accumulé pas moins de sept millions d’euros de pertes et de dettes.
Face à ce constat, la ville de Grenoble et la métropole ont présenté, le 10 avril dernier, un plan d’avenir destiné à relancer l’activité de l’équipement. La taille, la polyvalence et les prix de location modérés de ce dernier seraient en effet, à en croire les deux collectivités, « autant d’atouts qui devraient lui permettre de devenir un centre de congrès viable économiquement, à la fois enraciné dans la vie locale et ouvert à l’international ».
Miser sur des salons phares et les grands congrès
La communauté d’agglomération de Grenoble et la Ville ont ainsi opté pour un Plan d’avenir axé, d’une part, sur les salons phares, comme la Foire de Grenoble, Mountain Planet et les spectacles accueillis au Summum ; d’autre part, sur les grands congrès internationaux scientifiques et les salons professionnels.
« Il fallait rompre avec un pilotage à vue dans lequel Alpexpo avait perdu le cap depuis de trop nombreuses années, explique Claus Habfast, président directeur général d’Alpexpo, dans un communiqué. En plus des pertes financières considérables pour la ville de Grenoble, l’échec des stratégies mises en œuvre sont pénalisantes pour la vitalité de l’agglomération ». Dès ce printemps 2015, un cahier des charges précis sera ainsi élaboré.
Vers une délégation de service public
Pour mener à bien ce projet, la Sem actuelle sera remplacée par une Société publique locale (SPL), composée à 100 % par les collectivités territoriales. Cette SPL pourra assurer l’exploitation d’Alpexpo pendant quelques mois.
Puis un délégataire privé spécialisé dans la gestion de sites événementiels devrait prendre le relais pour une gestion à plus long terme. « Les retours des groupes en charge d’autres équipements de la même envergure qu’Alpexpo montrent d’ores et déjà que la prise en charge des investissements par un acteur privé rencontre un réel intérêt, précise Claus Habfast. Demain, les collectivités pourront alors focaliser leurs moyens financiers sur la politique du tourisme et appuyer avec force les candidatures grenobloises aux grands congrès professionnels dans un site événementiel de qualité internationale. »
Ce futur délégataire de service public devra ainsi prendre en charge les investissements et le risque d’exploitation. L’ensemble du personnel devrait, par ailleurs, être reconduit. Quant à la cession des salons et de la Foire, elle devrait permettre, dès 2016, de rembourser tout ou partie de la dette d’Alpexpo à la ville de Grenoble. Une dette qui s’élève à 2,8 millions d’euros. La procédure de délégation de service public sera lancée en mai 2015. Le choix du délégataire devrait lui intervenir au premier trimestre 2016.
Maïlys Medjadj