REPORTAGE – Une centaine de salariés de Gaz Électricité de Grenoble (GEG) ont manifesté ce lundi 20 octobre en fin d’après-midi, avant de s’inviter au conseil municipal qui s’est terminé prématurément. Objectif : dénoncer la perte du marché de l’éclairage public de la ville de Grenoble au profit d’un consortium privé réunissant Vinci et Bouygues.
Ils étaient une centaine à défiler ce lundi peu avant 17h00 dans les rues de Grenoble en direction de l’hôtel de ville où devait se tenir le conseil municipal.
Manifestant dans une ambiance bon enfant, les salariés de GEG n’en étaient pas moins décidés à se faire entendre. Notamment à l’ordre du jour, le vote de la délibération concernant l’attribution dès 2015 du marché de l’éclairage public de la ville à un consortium privé réunissant Vinci et Bouygues.
En l’occurrence le groupement Citeos, retenu pour le marché public Création Réalisation Exploitation Maintenance (Crem) de l’éclairage public. D’une durée de huit ans, ce marché s’inscrit dans le cadre du Plan lumière de la ville, qui vise à diviser au moins par deux la consommation d’énergie liée à l’éclairage public grenoblois d’ici 2022.
Un conseil sous haute tension
La délibération, brûlante et très attendue, a d’ailleurs été placée dès le début du conseil en tête de l’ordre du jour. Mais celui-ci a été immédiatement suspendu quelques minutes afin de laisser les représentants de GEG exprimer leurs griefs. A savoir que la ville, actionnaire majoritaire de la Sem, n’ait pas laissé à cette dernière la possibilité de formuler une proposition plus compétitive au cours de la procédure d’appel d’offre. Et lui ait ainsi fait perdre le marché.
#CMGrenoble écoutons les propos des représentants de GEG. pic.twitter.com/TJjH05wR3i
— Levent Demir (@Demir01Levent) 20 Octobre 2014
Interpellé par les salariés et l’opposition, Eric Piolle a alors rappelé son attachement à GEG mais affirmé regretter le mode d’actionnariat de l’entreprise, avec GDF Suez comme actionnaire. Le maire a par ailleurs rappelé l’engagement de préserver les salariés et leurs compétences.
Un conseil reporté
A 19h15, une coupure de courant plongeait le conseil dans l’obscurité, des salariés de GEG ayant coupé l’alimentation électrique dans le secteur de l’Hôtel de Ville.
#CMGrenoble : #BlackOut by @GazElecGrenoble @VilledeGrenoble pic.twitter.com/Pu6EzjfBTW
— Stéphane Gemmani ن (@stephanegemmani) 20 Octobre 2014
Plusieurs dizaines de personnes ont alors bruyamment fait irruption dans l’enceinte du conseil municipal. Des « évènements d’une grande gravité » selon la majorité qui a déploré des « bris de verre, menaces verbales et intimidations physiques ». Ce qui a conduit le maire, après consultation des groupes du conseil municipal, à reporter la séance au lundi 27 octobre 2014, en accord avec les présidents de groupe. Objectif affiché : donner plus de temps au dialogue pour répondre aux inquiétudes concernant l’avenir de GEG.
Après l’annonce du report de la délibération, la lumière est revenue, avant que les manifestants ne quittent la salle du conseil municipal, peu avant 20 heures.
La Ville de Grenoble a fermement condamné ces « pressions envers l’institution publique ». « Le conseil municipal doit rester l’instance républicaine qui représente tous les Grenoblois. Cela exige de délibérer dans la sérénité. Nous ne saurions tolérer de tels coups de force » a réagi Eric Piolle, tard dans la soirée.
Paul Turenne
A lire aussi sur Place Gre’net :