REPORTAGE VIDÉO – Le festival Rocktambule s’est achevé ce samedi 11 octobre à l’Esplanade. Une édition marquée par l’anniversaire de ses 20 ans d’existence et son retour sur Grenoble. Après une première soirée quelque peu boudée par le public, les deux suivantes ont fait le plein. Des têtes d’affiche comme Les Ogres de Barback, Kavinsky ou Tiken Jah Fakoly n’y ont pas été pour rien. Immersion en images sous un chapiteau déchaîné.
© Joël Kermabon – Place Gre’net
Pour ces deux dernières soirées, le chapiteau dressé au cœur de l’Esplanade était archi-bondé. Le résultat de la conjugaison d’une météo plutôt clémente et de la programmation de têtes d’affiche attendues de pied ferme par un public conquis d’avance.
Un joyeux délire festif
« Nous pouvons considérer que c’est un grand crû parce que les concerts se passent bien. Tiken Jah Fakoly et les Ogres de Barback ont fait le plein » s’est félicité Olivier Bertrand, conseiller municipal délégué aux animations, évènements et temps festifs.
Vendredi soir, grosse affiche donc avec notamment les Ogres de Barback qui, hasard du calendrier, fêtaient eux aussi leurs vingt ans.
Pour l’occasion, ils ont vraiment marqué le coup et littéralement mis le feu au chapiteau. Et, cerise sur ce gâteau d’anniversaire, la chaleur des cuivres et des percussions de la fanfare béninoise Eyo’nlé, qui les accompagne sur cette tournée, a fait virer l’ambiance déjà très chaude vers un joyeux délire festif. Cela s’est d’ailleurs terminé au milieu de la foule des spectateurs, les musiciens franchissant les barrières pour leur offrir un final dont ils garderont certainement le souvenir.
« Nous ne pouvions pas ne pas passer par Grenoble à l’occasion de nos vingt ans respectifs. Rocktambule est une association qui nous soutient depuis le début et nous nous souvenons de ceux qui nous ont aidés et mis le pied à l’étrier » nous confiera Sam, violoniste-trompettiste-guitariste du groupe.
Juste avant, Tiken Jah Fakoly et ses musiciens avaient déjà bien chauffé le chapiteau. Un reggae pur jus, des basses dansantes qui pénètrent tout le corps, une énergie phénoménale au service de textes engagés pour délivrer son message de paix et de confiance en la jeunesse africaine.
Réalisation JK Production
Explorer d’autres galaxies sonores
La soirée de clôture de samedi n’a pas déçu. Une soirée à dominante électro avec des pointures du genre comme Kavinsky ou Agoria. De bonnes vibrations aussi mais d’un tout autre genre que celles évoquées par Bob Marley. Le public ne s’y est pas trompé et leur a réservé un accueil fantastique.
Les prestations d’Electro de Luxe, de Fool’s Gold et ALB ont également, dans un autre style, transporté les spectateurs dans des univers électro-acoustiques novateurs et inventifs, faisant fi des vieilles recettes pour explorer d’autres galaxies sonores. Le public semble avoir tout particulièrement apprécié le groove funky/jazzy de Electro Deluxe et le charisme de son chanteur James Copley une sorte de Brian Ferry.
Réalisation JK Production
Des chiffres rassurants
Pourtant la première soirée avec la pluie et environ 2 000 entrées pour une jauge de 4 600 places aurait pu être de mauvais augure. La raison de ce score mitigé ? « Des artistes destinés à un public très jeune programmés un jeudi soir, jour où les parents ne les autorisent pas à sortir » explique Bruno Nazzareni, chargé de communication du festival.
Cependant après ces trois jours, l’organisation se déclare satisfaite d’avoir pu renouer avec le succès. Ce sont environ 9 000 entrées payantes qui ont été enregistrées sur l’ensemble des trois jours du festival et ce presque toutes en préventes. Des chiffres rassurants qui prennent toute leur importance dans la foulée de l’année 2013 où le festival n’avait pas pu se dérouler, faute de financements.
Joël Kermabon
Tiken Jah Fakoly : « La solution doit d’abord venir des Africains »
Fils d’une Afrique qui vit encore au rythme des guerres et des coups d’État, les textes et la musique de Tiken Jah Fakoly nous mettent en face de nos consciences et tentent de réveiller celle de l’Afrique, de tous les Africains.
Son dernier album Dernier appel, sorti en juin 2014, est un cri d’alarme. Un dernier appel pour éviter la misère et le chaos qui n’ont que trop duré, mobiliser les forces et les talents, en finir avec les préjugés, les divisions.
Pour Tiken Jah Fakoly, il n’y a plus de temps à perdre. Ce continent doit décoller pour réussir à se construire un avenir meilleur.
Quel rôle joue le reggae pour lui et pour la jeunesse africaine ? Réponse en images.
Réalisation JK Production