Chaque été, les scientifiques hissent une station météo jusqu’au Dôme du Goûter. Car, même à 4 200 mètres d’altitude, l’air et la glace se réchauffent. Avec quel impact sur le glacier du Taconnaz et quels risques sur la vallée de Chamonix en contrebas ? Le CNRS revient en images sur la fonte des glaciers.
Extrait du film « Alpes : glaciers sous haute surveillance » avec Delphine Six, glaciologue au LGGE © CNRS Images
Il fait de plus en plus chaud et pas seulement dans les villes et les vallées.
La haute altitude est tout aussi exposée au changement climatique. A quel degré ? Avec quelles conséquences ?
Depuis 2009, des scientifiques mesurent et étudient l’évolution de la température de l’air et son impact sur la glace grâce à une station météo installée chaque été au Dôme du Goûter, non loin du sommet du Mont-Blanc.
A 4 200 mètres d’altitude, c’est la plus haute station météo d’Europe.
Le changement climatique, c’est maintenant…
De cette incursion sur les hauteurs et de ce travail scientifique, le CNRS a fait un film, premier des trois épisodes de la série « Planète glace », diffusé samedi 4 octobre, à 10 h 05 sur Arte et lundi 6 octobre à 19 heures.
Un extrait du film Alpes : des glaciers sous haute surveillance réalisé par Valérie Pierre (CNRS/Dircom/web)
Après cinq années de mesures, les premiers résultats ne font aucun doute. A plus de 4 000 mètres, les épisodes de fonte de la neige se multiplient. Comment cette chaleur de l’air influence-t-elle en profondeur le glacier du Taconnaz ?
C’est ce qu’étudient les chercheurs, et notamment le laboratoire de glaciologie et de géophysique de l’environnement (LGGE) de l’Université Joseph-Fourier.
Car les risques sont réels. « Tant que la glace est très froide, elle descend par petits bouts, explique la glaciologue Delphine Six. Si elle se réchauffe et se rapproche du point de fusion (0°C, ndlr), cette eau liquide peut créer un effet tapis roulant et descendre très vite dans la vallée ».
La vallée en contrebas, c’est celle de Chamonix. Là, les risques sont connus. D’immenses paravalanches ont d’ailleurs été installés.
Le glacier de Taconnaz fait ainsi, lui aussi, l’objet de mesures régulières, grâce notamment à des capteurs de température. Et le constat est le même : « plus on descend bas dans le glacier, plus la température de la glace monte et se rapproche du point de fusion, constate la chercheuse grenobloise. On est aujourd’hui à – 2°C… plus très loin de 0°C ».
Patricia Cerinsek