FOCUS - L’Institut de radio-astronomie millimétrique (Iram) basé sur le campus de Saint-Martin‑d’Hères, était en pleine effervescence ce lundi 22 septembre. La raison ? L’inauguration – dans le cadre du projet Noema –, de la première des six antennes radio-télescopiques de nouvelle génération prévues. De quoi faire du radiotélescope millimétrique de Bure le plus puissant de l’hémisphère nord, grâce aux six autres antennes déjà présentes sur le plateau des Hautes-Alpes.
Le radiotélescope du plateau de Bure. © Iram
Grenoble, siège de la radio-astronomie
Fondé en 1979 par le CNRS (France) et la société Max-Planck (Allemagne) l’Iram – Institut de recherche consacré à l’exploration de l’univers – s’est élargi en 1990 avec un troisième partenaire, espagnol celui – ci, l’Instituto Geográfico Nacional. Depuis son siège situé à Grenoble, l’institut gère deux observatoires : le télescope de 30 mètres situé sur le Pico Veleta, à 2 800 mètres d’altitude, dans la Sierra Nevada en Espagne, et l’interféromètre du plateau de Bure, dans les Alpes françaises. Un complexe de six antennes mobiles de 15 mètres de diamètre. Ces radiotélescopes millimétriques permettent d’étudier la matière froide de l’univers et de détecter des objets que les instruments optiques ne peuvent pas voir car ils sont « ensevelis » sous des poussières cosmiques et des nuages interstellaires. Les photos comparatives de la nébuleuse de la tête de cheval prise en imagerie visible par le Très grand télescope de l’Observatoire européen au Chili, d’une part, et par le radiotélescope installé au sommet du Pico Veleta en Espagne, d’autre part, sont un magnifique exemple de cette complémentarité entre les deux types d’instruments.Nébuleuse de la tête de cheval. Imagerie visible, à gauche (© Eso) et imagerie millimétrique, à droite (© Iram)
Mesures jusqu’aux confins de l’univers
Les radiotélescopes millimétriques permettent ainsi de pénétrer à l’intérieur des galaxies les plus lointaines, d’analyser les trous noirs et de suivre le rayonnement cosmologique pratiquement depuis le Big Bang. Les radio-télescopes de l’Iram, grâce à leur sensibilité inégalée, sont capables de mesurer les ondes radio cosmiques depuis l’intérieur de notre système solaire jusqu’aux confins les plus éloignés de l’univers.En direct du plateau de Bure. © Iram
Performances de haute volée
Ce doublement du nombre d’antennes, ajouté au fait qu’un nouveau système de rails permettra aux divers télescopes de se déplacer beaucoup plus loin les uns des autres, accroîtra considérablement les performances de ce remarquable outil. Sans entrer dans les détails théoriques, rappelons un principe physique de base : plus les antennes sont éloignées, plus sensibles et précises sont les mesures effectuées.Une partie de l’assistance entre deux conférences. © Patrick Seyer – placegrenet.fr