Cinq mois après son inauguration, la Banque publique d’investissement (BPI) de Grenoble faisait état de son premier bilan d’activité et de ses perspectives pour 2014, ce mercredi 5 mars. Forte de chiffres en hausse, elle souhaite donner la priorité aux prêts de développement et à l’innovation. Avec un objectif : faire encore mieux.
La Banque publique d’investissement se félicite de son bilan et affiche ses ambitions. C’est ce qu’a indiqué hier Laurent Bouquerel, le directeur régional BPI France Alpes, lors de son premier bilan d’activité de l’année 2013.
L’activité de garantie a, par exemple, enregistré une hausse de 6,5 % en 2013. Le poste innovation de la banque une augmentation de 4 %. Quant au cofinancement, il connaît une progression de 17 % en montant d’engagements.
Combler les failles du marché
Les perspectives pour l’année à venir s’insèrent dans le cadre d’un plan stratégique de trois ans. Laurent Bouquerel exprime le souhait de développer les “prêts de développement”, « ces produits qui financent ce que les banques ne financent pas ». Car le rôle de la BPI, c’est aussi cela, combler les failles du marché. Le directeur souhaite ainsi voir doubler ces prêts d’ici à 2017 dans la région Rhône-Alpes.
Ces prêts de développement visent à financer des investissements immatériels, comme la recherche et le développement, la formation, la création de sites internet, la mise aux normes, la prospection, etc. « Tout ça n’est pas tout de suite productif, explique le directeur. On finance donc la montée en puissance de l’entreprise ».
Un financement plus difficile à acquérir sans l’aide de la BPI, et que celle-ci souhaite faciliter, avec des prêts à conditions favorables. « Aujourd’hui, ces activités sont financées par des fonds propres ou du découvert, constate le directeur régional de la BPI. Nous apportons des solutions pérennes, patientes. Nous finançons ces besoins sur une durée de sept à dix ans, avec deux à trois ans de différé de remboursement ».
Des prêts sans garantie
Autre avantage : « Ces prêts ne sont assortis d’aucune garantie. La seule condition, c’est qu’un banquier ou un investisseur en capital prête le même montant que nous ». Ces « financements patients », comme les nomme le directeur, différencient la BPI des opérateurs privés classiques.
Pour 2014, la BPI prévoit une croissance de 30 % des prêts de développement au niveau national et de l’ordre de 50 % en Rhône-Alpes, notamment en Isère. Un taux régional élevé qui s’explique par le caractère dynamique du département, selon Laurent Bouquerel.
Partant du constat que « l’innovation et l’international sont les relais de croissance dont les entreprises ont besoin pour se développer », le directeur régional souhaite donner la priorité à ces deux leviers. Avec 30 % de moyens supplémentaires en 2014 au niveau national pour financer l’innovation, 40 % en Rhône-Alpes, et des efforts dans le cadre du plan Nova dédié à l’innovation. Un plan qui vise à allier la simplification, l’accompagnement et le continuum de financement pour aider les entreprises à innover.
La BPI en bref : 2 200 collaborateurs. 42 implantations régionales. Une banque de place, qui intervient en cofinancement et co-investissement. Une banque publique détenue à 50 % par l’État et à 50 % par la Caisse des dépôts et consignations. Un directeur régional à Lyon, un directeur régional pour les Alpes, avec deux implantations, une à Grenoble et une à Annecy.