Il ne devrait pas y avoir de battues au loup en Isère. La mesure, mise en œuvre dans les départements des Alpes-Maritimes, du Var et des Alpes de Haute-Provence, ne devrait en effet pas concerner les Alpes du Nord. « On n’est pas dans un contexte de pression de prédation », souligne-t-on ainsi à la Direction départementale des territoires (DDT) de l’Isère. Dans le département, 25 attaques ont été attribuées au loup cette année et 95 bêtes indemnisées. C’est moitié moins qu’en 2012 à pareille époque.
Alors que le plan Loup autorise l’abattage cette année de 24 loups sur tout le territoire français, quatre loups ont officiellement été tués dans les Alpes maritimes (*), dont deux le week-end dernier, au lendemain de la publication de l’arrêté préfectoral autorisant les sociétés de chasse à tirer l’animal lors de battues.
Jusqu’à la semaine dernière, seuls des tirs de prélèvement étaient autorisés en France, sous la responsabilité de l’Office national de la chasse et de la faune sauvage (ONCFS) et avec la présence d’au moins un de ses agents aux côtés des lieutenants de louvèterie et des chasseurs. Désormais, dans les secteurs les plus concernés par les attaques, les chasseurs ont carte blanche pour tirer le loup, sans aucun encadrement officiel.
Les associations de protection de la nature sont rapidement montées au créneau, dénonçant « une régression d’un siècle et un coup de poignard dans le dos de la protection de la biodiversité ». Dans un communiqué commun, elles pointent un « dispositif illégal et inefficace “qui place la France” en dehors du cadre des rares dérogations éventuelles prévues par les textes internationaux », le loup étant protégé au niveau européen par la Convention de Berne.
(*) Les associations parlent elles de dix loups tués depuis le début de l’année, tous dans les Alpes maritimes.