REPORTAGE VIDÉO – Baisser de rideau ce samedi 8 novembre à la MC2 sur le premier acte des assises citoyennes à Grenoble. Deux jours d’échanges et de débats parfois vifs, sans oublier la pédagogie des ateliers thématiques. La “première pierre de la transition citoyenne” a ainsi été posée, inaugurant un des grands chantiers de l’équipe municipale : les conseils citoyens indépendants. Retour en images sur des assises de bonne tenue.
Aux trois coups du lancement des assises, près de 600 personnes s’étaient rassemblées dans l’auditorium de la MC2, ce vendredi 7 novembre. Autant dire un franc succès, si l’on considère que la jauge maximale est de 998 places. Après les discours inauguraux de Éric Piolle et de l’adjoint à la démocratie locale Pascal Clouaire, la plus grande partie de la soirée était consacrée à la sensibilisation du public par le biais de la technique du théâtre-forum.
Au programme un thème, bien évidemment de circonstance : « Décortiquons nos pratiques de participation citoyenne ». Les Grenoblois ont ainsi pu réagir, débattre et étudier les différentes alternatives à une situation donnée, en participant de façon ludique à des saynètes abordant différents thèmes de la vie citoyenne.
Réalisation JK Production
Plus de 250 personnes aux ateliers
Après un copieux déjeuner, citoyen comme il se doit, la matinée de samedi a démarré par la remise des rapports et scénarios, préfigurant les CCI établis par les groupes de travail constitués au début de l’automne. Ce fut ensuite au tour des associations et groupes politiques d’apporter leurs contributions respectives.
L’après-midi, quant‑à elle, fut pédagogique. Plus de 250 personnes s’étaient inscrites aux trois ateliers proposés par la Ville. Au programme : « Votation d’initiative citoyenne : vivre une démarche de votation », « Retours d’expériences sur le droit de pétition et la votation populaire » et « Budgets participatifs : vivre une séance et débattre ». La journée s’est achevée vers 18 h 00 par le discours de clôture d’Éric Piolle.
Retour en images sur cette deuxième journée
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Accepter que le citoyen « bouge les lignes »
S’exprimant sur les premiers retours des rapporteurs des groupes de travail, Pascal Clouaire établit un premier constat. « La méthode que nous avons utilisée pour ces assises citoyennes nous a fait passer du débat à la discussion. Ça a été aujourd’hui un grand moment de discussion, une sorte de grand parlement de la discussion et c’est quelque chose qu’il nous faut poursuivre ». D’après ce dernier, l’équipe en place doit tenir compte d’un « message fort », qui consiste à dépasser la logique de l’offre institutionnelle et accepter que le citoyen « bouge les lignes ».
L’élu note que plusieurs points ont fait consensus lors de ces assises. Et de poursuivre : « le citoyen indépendant, il faut vraiment qu’il soit formé. Ensuite, le conseil de citoyens indépendant, ça doit être un aiguillon, une instance qui alerte et qui interpelle. Il devra être également une forme très ouverte, très accueillante ».
Consensus également sur la grande question du tirage au sort : « le tirage au sort c’est la garantie de la diversité » affirme-t-il. En quelque sorte, une protection permettant de garantir que des citoyens autres que ceux que l’on sait déjà impliqués dans les structures participatives – entendez les « professionnels de la démocratie » – auront malgré tout voix au chapitre. Mais dans quelles proportions ? « Elles n’ont pas été actées mais elles devraient se situer dans une fourchette de 40 à 60 % » estime, à la louche, Pascal Clouaire.
« Il y a une réflexion intéressante à mener sur le processus de tirage au sort » relève Éric Piolle. En effet, sur quel type de liste devra-t-on se baser ? Une chose est sûre, ce ne seront pas les listes électorales ! Elles ont été écartées d’emblée dans les scénarios car seraient alors exclus d’office les non-inscrits, les personnes ayant moins de 16 ans ou bien encore les étrangers. On pourrait, par contre, imaginer que ce soit une liste de logements ou encore d’abonnés à GEG. Là aussi, l’imagination devra prendre le pouvoir et trouver la bonne méthode.
Quelle place pour les associations ?
Des consensus donc, mais pas seulement. Où est-ce que le bât blesse ? Quels vont être les gros chantiers qui vont s’avérer complexes à gérer ? La question de la compétence transversale thématique ou territoriale des CCI, tout particulièrement pointée par le Comité de liaison des unions de quartier (Cluq), reste entière. « C’est un débat fort car ce sont des approches qui sont tout à fait différentes en réalité. Peut-être que nous trouverons des points d’accord » tempère l’adjoint.
Autre point vraiment saillant apparu au cours des débats, la place des associations dans les CCI. « Certains disent que les associations doivent avoir une place dans le conseil citoyen ; d’autres estiment que le conseil citoyen ne doit pas inclure les associations mais uniquement des individus ». Voilà donc deux belles épines dans le pied de la commission extra-municipale, qui sera mise en place en décembre 2014.
Passer du « vous » au « nous »
Présent lors de ces assises, René de Ceglie, conseiller municipal délégué au secteur 4, résume l’état d’esprit émergeant de cet événement : « quand on nous demande “qu’est-ce que vous allez faire ?”, eh bien, il s’agit de sortir de cette logique du « vous » pour aller vers le « nous ». Le curseur à ce niveau-là commence à bouger vers le « nous » et ces assises y auront grandement contribué ».
Un constat que ne démentira pas Éric Piolle, qui dresse également un premier bilan très positif de ces deux jours dédiés au nouveau dispositif participatif grenoblois.
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Joël Kermabon
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