EN BREF – Après le conflit social qui a bloqué fin décembre la circulation du tramway du Mont-Blanc, la CGT Haute-Savoie dénonce l’intervention des parlementaires locaux dans ce dossier. Dans une lettre qui leur est adressée, le syndicat s’étonne de leur recours à la ministre du Travail.
Le conflit social perdurerait-il à la Compagnie du Mont-Blanc ? Après l’arrêt momentané, fin décembre, du tramway qui relie la commune de Saint-Gervais au glacier de Bionnassay, la CGT s’interroge.
Dans une lettre en date du 23 janvier, adressée aux parlementaires de Haute-Savoie, le syndicat s’indigne du courrier adressé par les élus locaux à la ministre du Travail, Myriam El Khomri, pour un « règlement rapide du dossier ».
Une procédure de licenciement en cause
Le “dossier” en question concerne la procédure de licenciement engagée par la Compagnie du Mont-Blanc contre le chef d’exploitation du tramway, lui-même représentant syndical à la CGT Haute-Savoie. Ce dernier avait été mis à pied en octobre 2016 après plusieurs plaintes déposées par une partie des employés pour harcèlement moral.
L’enquête menée par l’inspection du travail a finalement conduit à sa réintégration, le 22 décembre 2016. Suite à cela, plusieurs employés ont alors exercé leur droit de retrait. Le conflit a finalement pu être réglé et la circulation du tramway a repris normalement le 30 décembre.
Une « immixtion » des élus dans le dossier dénoncée par la CGT
Près d’un mois après cette affaire, la CGT se dit sidérée par « cette façon de procéder » des parlementaires. « Votre position d’élu du peuple, votre connaissance des institutions ne vous invitent-elles pas à davantage de retenue en pareille circonstance ? Au profit de qui cette intercession se fait-elle ? », interroge-t-elle. « […] que ce soit pour la condamnation de notre camarade syndiqué élu de ses pairs, ou bien pour sa relaxe, quels éléments dont n’aurait pas eu connaissance l’inspection du travail lors de ses deux mois d’enquête vous permettent-ils cette immixtion dans le dossier ? », poursuit-elle. La CGT Haute-Savoie demande aujourd’hui à être reçue par ces mêmes parlementaires afin d’obtenir des réponses.
De son côté, la Compagnie du Mont-Blanc a fait appel de la décision de l’inspection du travail et se refuse pour le moment à tout commentaire. « La procédure actuelle, toujours en cours, ne nous permet pas de vous apporter des commentaires ou interviews supplémentaires », précise-t-elle.
Maïlys Medjadj