REPORTAGE – « Place aux jeux », festival dédié – comme son nom l’indique – au jeu sous toutes ses formes, se tient dans la capitale des Alpes jusqu’au dimanche 7 février. Depuis maintenant sept ans, l’événement réunit amateurs et curieux autour de jeux de société, d’habilité, ou bien encore symboliques pour tous les âges. Avant un week-end de jeu non-stop à la Halle Clemenceau, la Maison des jeux de Grenoble organisait une soirée, ce mercredi 3 février.
Ils sont une trentaine à s’être donné rendez-vous ce mercredi soir à la Maison des jeux de Grenoble, dans le cadre d’une soirée spéciale du festival « Place aux jeux ». Cette année, quatre associations ont organisé l’événement : la Maison des jeux de Grenoble, Jeux en Société, Les compagnons du jeton et Atoujeu. L’objectif ? Réunir les amateurs de jeux et faire découvrir cet univers à ceux qui ne le connaissent pas.
La soirée démarre par un live « Cash and gun », jeu d’ambiance autour de l’univers gangster.
En même temps, dans la pièce à côté, plusieurs jeux de plateau sont déployés.
Le week-end du 6 février, les organisateurs espèrent accueillir au moins 6.000 personnes, soit le nombre de visiteurs de l’édition précédente. La Halle Clemenceau ouvrira ses portes aux curieux et aux habitués des jeux de 14 heures le samedi jusqu’à 18 heures le dimanche. Et ceci non-stop !
« Il y aura un espace pour les jeux de société plutôt contemporains qu’on ne trouve pas au supermarché, mais dans les boutiques spécialisées. On retrouvera également des jeux d’adresse et des jeux symboliques », précise Jenny Godard. Arrivée à la Maison des jeux de Grenoble en 2003 en tant que stagiaire, elle fait aujourd’hui partie des sept salariés de l’association.
Selon Jenny, il existe une grande pratique du jeu sur Grenoble, « comme dans beaucoup de villes étudiantes ».
Les jeux influencent-ils la vie quotidienne des amateurs ? « Ils apportent un peu de légèreté dans la vie . Même si parfois l’ambiance autour d’une table peut être bien crispante ! Le jeu peut parfois révéler beaucoup de tensions », confie Jenny avec une sourire.
« Générations et cultures sont confondues »
Béatrice, adhérente de l’association, vient à la Maison des jeux depuis une vingtaine d’années. Étudiante à Grenoble à l’époque, elle y a découvert cet univers et rencontré son futur mari.
Aujourd’hui, ce sont leurs enfants qui tiennent absolument à participer aux évènements de l’association.
À en croire Béatrice, « le but du festival n’est pas seulement de présenter le jeu comme un type de loisir, mais de pouvoir le distinguer des jeux d’argent. Au festival, le jeu est libre, toutes les générations et les cultures sont confondues ».
Pour elle, le plus important est de pouvoir passer « un moment hors du temps : quand on est dans la partie, on n’est pas en train de réfléchir à son travail ou à autre chose. C’est un temps de partage. » Sans compter la valeur éducative du jeu qui apprend à bien se comporter les uns avec les autres.
Manu, quant à lui, a découvert la maison des jeux en 1999, suite à une présentation sur le campus. Depuis quatre ans, il se charge, en tant que bénévole, de l’organisation des évènements comme les soirées à thème et, le week-end, des jeux annuels dans le centre de vacances à Mont Saint-Martin.
« Le jeu apporte de grands moments de détente, de sympathie
– on finit par connaître des gens qui viennent ici régulièrement –
et de partage », souligne Manu, bénévole à la Maison des jeux.
D’ailleurs, le festival attire, selon lui, des visiteurs de tous les âges et de tous les parcours. « Il y a même des personnes qui passent par hasard dans la Halle Clemenceau et qui restent ensuite pour jouer jusqu’à la fin. C’est l’occasion de rencontrer les créateurs des jeux, les joueurs, les associations thématiques. C’est très bon enfant comme ambiance ! »
Stagiaire à la Maison des jeux, qu’il a découvert à travers une association de jeu de simulation, Jeremy a fait les études pour devenir animateur-socio-culturel.
La routine dans cet univers ? Très peu pour ce grand fan depuis l’enfance. « Le jeu c’est toujours une redécouverte : selon notre personnage, les compagnons de jeux etc. La partie ne sera jamais la même ! »
Quid de l’aspect chronophage de cette activité ? « J’aime perdre mon temps en jouant. Pour moi, c’est aussi important que de travailler, que de produire quelque chose ». J’aime dire que jouer c’est cultiver l’inutile. Et pour moi c’est un geste politique ! »
Yuliya Ruzhechka
La Maison des jeux : bientôt 15 ans d’existence
Créée en 1991, la Maison des jeux a d’abord fonctionné avec des bénévoles, avant de se développer progressivement. Sept salariés travaillent désormais pour l’association qui accueille les familles les mercredis et samedis, ainsi que pendant les vacances scolaires. L’équipe assure également d’autres activités, telles que la fabrication ou le prêt de jeux, l’animation lors de fêtes, ainsi que les formations à destination de futurs animateurs.
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