FOCUS – La Bibliothèque municipale de Grenoble poursuit son développement numérique. L’établissement propose, depuis le 1er septembre, une plateforme de streaming à ses usagers. Avec pas moins d’un million de titres référencés, 1D touch entend également être un outil de promotion des artistes indépendants.
Un an après l’ouverture de Bibook, la Bibliothèque municipale de Grenoble a lancé, le 1er septembre dernier, un nouveau service numérique : 1D touch (prononcez indé – touch).
Cette plateforme de streaming musical équitable, présentée officiellement ce vendredi 18 septembre, lors d’une soirée organisée à la Belle Électrique, propose ainsi plus d’un million de titres en illimité. Soit, au final, plus de 80.000 albums, 50.000 artistes et 7.000 labels ainsi référencés et donc mis en avant.
« Les CD sont de moins en moins empruntés par les usagers des bibliothèques. Il nous manquait une ressource musicale qui puisse toucher le grand public, explique Mélanie Le Torrec, en charge de l’unité publics et numérique à la Bibliothèque municipale de Grenoble. Les propositions faites par les différents prestataires de streaming étaient insuffisantes. Ce qui nous a séduits avec 1D Lab, c’est qu’il promeut un modèle économique équitable et soutient les labels indépendants et la scène locale. »
Promouvoir les artistes indépendants
Basé à Saint-Étienne, le projet a été lancé par Eric Petrotto et Cédric Claquin, en 2012. D’abord sous forme associative, 1D Lab a depuis 2014 pris la forme d’une société coopérative d’intérêt collectif (Scic). Développée par la startup rhônalpine, cette nouvelle ressource musicale propose aux utilisateurs de découvrir les musiques indépendantes et d’élargir leurs horizons musicaux.
À ce titre, tous les genres musicaux y sont représentés, aussi bien le rap que le jazz, l’électro, le pop-rock, les musiques du monde et la chanson française. L’accès au service se fait par un abonnement souscrit par les lieux partenaires du projet (bibliothèques, salles de spectacles, comités d’entreprise…) pour leurs adhérents.
Dans un esprit de promotion des artistes indépendants, 1D Lab a développé son propre modèle de répartition des droits aux artistes.
Ainsi, 65 % des recettes sont répartis aux ayant-droits, selon des critères décidés par l’ensemble des acteurs. En 2013 – 2014, l’entreprise a ainsi rémunéré les producteurs à hauteur de 29 centimes d’euros par stream, contre 0,003 euros en moyenne sur les autres plateformes.
Toucher un large public
Ce service de streaming musical est proposé à tous les abonnés du réseau des bibliothèques municipales de Grenoble, qui peuvent accéder aux ressources numériques mises en ligne gratuitement.
Il suffit simplement de se « créer un compte Mon Grenoble » pour accéder à la ressource en ligne, précise Mélanie Le Torrec. Le prix de l’abonnement aux bibliothèques varie quant à lui de 8 à 35 euros, selon l’âge et le lieu de résidence. Il est même gratuit pour les jeunes de moins de 18 ans, les lycéens et les plus de 65 ans.
« Deezer et Spotify sont déjà très plébiscités par le grand public. 1D Lab permet de connaître des musiques émergentes et promeut une vision alternative de la création. Notre objectif est de toucher un public le plus large possible. Les propositions de 1D Lab sont à la fois très pointues et très grand public », ajoute-t-elle.
Signe de sa numérisation, la Bibliothèque municipale de Grenoble est depuis 2012 labellisée « Bibliothèque numérique de référence », par le ministère de la Culture et de la Communication. Toujours dans cette idée, 1D touch permet de « créer et partager des playlists. Il y a une communauté de bibliothécaires et usagers. Cela permet à la fois aux bibliothécaires de s’investir et de faire des liens entre des mélomanes », précise Mélanie Le Torrec.
En l’espace de quinze jours, la Bibliothèque municipale de Grenoble enregistre déjà entre 200 et 300 utilisateurs. Un beau démarrage pour l’institution culturelle qui, avec ce nouvel outil d’écoute, fait un pas de plus vers le numérique.
Maïlys Medjadj
L’offre numérique des bibliothèques municipales de Grenoble en chiffres :
- 70 postes de consultation d’internet
– 4 bibliothèques dotées d’espaces numériques
– 9 services Wifi gratuits (sauf dans les bibliothèques jeunesse)
– 60 iPad et 60 liseuses
– 200 jeux vidéo
– 2 postes de consultation de l’Inathèque
– 8 grands écrans tactiles