REPORTAGE VIDÉO – Le Cabaret frappé, festival des musiques actuelles organisé par la ville de Grenoble, arrive à son terme. Les orages du début de semaine n’ont finalement perturbé que certains des concerts gratuits sous le kiosque et les activités en extérieur. Les Grenoblois se sont glissés entre les gouttes pour rester fidèles au rendez-vous. Embarquement immédiat pour un survol des quatre premières soirées du Cabaret frappé 2015.
Un apéro géant sous les platanes. Telle est l’impression qui frappe le plus (sic) en arrivant dans les allées du Jardin de ville durant le Cabaret frappé. C’est noir de monde. Des groupes se forment autour du kiosque, les queues aux buvettes s’allongent… Il faut prévoir le coup et ne pas arriver trop tard si l’on ne veut pas faire le pied de grue !
On s’assied comme on peut, qui autour des tables, qui sur les bancs alentours ou encore sur les pelouses de la roseraie. Beaucoup resteront debout. Le Jardin de ville bruisse de conversations mêlées, l’atmosphère est à la détente, à la fête en attendant le premier concert de la soirée. Le Cabaret frappé est devenu, au fil des ans, un lieu de rendez-vous incontournable, un espace de convivialité très prisé du public. Très nombreux sont les Grenoblois à s’y rendre entre amis pour profiter, en sirotant une bière, des concerts gratuits sous le kiosque ou au Zicbus, ou des lectures organisées dans la roseraie.
Une parenthèse musicale
Petit retour en arrière, tout d’abord, avec les deux fanfares In your brass et Mazalda turbo clap qui se sont produites sur le parvis de la gare SNCF, le 16 juillet dernier, juste avant l’ouverture officielle du Cabaret frappé, dans le cadre de son partenariat avec Gares & Connexions.
L’idée ? Offrir, en guise d’avant-goût, une parenthèse musicale aux voyageurs. Une manière d’aller au plus près des usagers de ce lieu de brassage et de rencontres.
Trois jours plus tard, les “fans” de Neil Young ont pu assister au concert de pré-ouverture ou “before” du groupe Blond Neil Young à la gare haute du téléphérique. Au programme, des reprises du célèbre chanteur canadien qui ont manifestement su toucher un public conquis d’avance.
Retour en images sur ces deux concerts.
Réalisation Joël Kermabon
Une première soirée très timide…
La première soirée du Cabaret frappé n’a pas fait le plein, loin s’en faut. C’est ainsi dans un chapiteau vide aux deux tiers que s’est déroulé un plateau résolument électro et énergique. Un fait d’autant plus étonnant que la prestation gratuite de Lakay, sur le kiosque, avait rempli le jardin de ville juste avant.
Était-ce dû à la défaillance de la DJ Missill, déprogrammée le matin-même pour un problème d’avion ? Nul ne le saura. Pour autant, cette soirée aura été l’occasion de découvrir le groupe I am un chien, qui a décliné un set survitaminé et s’est donné à fond, ignorant superbement les grands espaces vides côté public. Une très bonne surprise et du gros son ! Une trouvaille du dénicheur de talents Loran Stahl, directeur de la programmation.
Après ces débuts plus que timides, le festival a vraiment pris son essor et atteint son allure de croisière sur les soirées suivantes. Il faut dire qu’il y avait du lourd ! Sallie Ford, Vieux Farka Touré, Shake shake go… Autant d’artistes confirmés qui ont fait remonter la courbe de fréquentation. Mais quoi de mieux que des images ? Panorama des quatre premières soirées de cette 17e édition du Cabaret frappé.
Le festival s’achève ce samedi 25 juillet avec trois concerts entièrement gratuits. En tête d’affiche, la chanteuse au succès international Ayo. Conjuguant rock insurgé, rap engagé et country révoltée, la “femme à la guitare” clôturera en beauté cette édition 2015 du Cabaret Frappé. Enfin, pas tout à fait car des concerts de “l’after Cabaret frappé” auront encore lieu le dimanche 26 juillet, au Ciel, dans le cadre d’une co-réalisation avec la Régie 2C.
Des festivals en concurrence ?
Établissant un bilan provisoire aux deux tiers du parcours, Olivier Bertrand, adjoint à l’animation et aux événements festifs, se veut rassurant. « Les premiers jours ont été marqués par la pluie mais maintenant nous sommes dans une période plus favorable. Le public est toujours aussi nombreux et attentif aux artistes programmés sur le Cabaret frappé. ».
Olivier Bertrand en est persuadé, l’événement doit perdurer. « Mais nous ne sommes pas figés. L’idée est d’évoluer en fonction des attentes des spectateurs. Nous verrons en septembre ce que le Cabaret pourra programmer l’an prochain. »
Un sujet, sur le point de devenir une pomme de discorde, revient sur toutes les lèvres en cette période estivale : pourquoi les Rencontres Brel de Saint-Pierre-de-Chartreuse et le Cabaret frappé ne se concertent-ils pas pour éviter que les deux festivals se chevauchent ?
De l’avis de beaucoup, les deux événements, en situation de concurrence directe, se font en effet mutuellement du tort. Une situation regrettable pour Loran Stahl à laquelle compte remédier Olivier Bertrand. « Il faudrait réfléchir très sérieusement à l’harmonisation et à la coordination, non seulement entre ces deux festivals mais aussi avec le tout nouveau venu Vercors music festival d’Autrans », considère l’élu. « Il y a beaucoup d’événements au mois de juillet et les différentes collectivités ont vocation à discuter entre elles pour avoir une programmation coordonnée ». Dont acte.
Joël Kermabon