FOCUS – L’Isère sera plus que jamais terre de vélo à l’été 2026. Le Tour de France s’y installera en effet pour quatre journées d’exception du 22 au 25 juillet : arrivée à Voiron, départ le lendemain, avant deux étapes alpines décisives entre Le Bourg‑d’Oisans et l’Alpe‑d’Huez. Un « final crescendo », selon le directeur du Tour, Christian Prudhomme. De quoi placer le département au cœur de la Grande boucle.
Jeudi 23 octobre 2025 au soir, l’hôtel du Département de l’Isère, à Grenoble, vibrait d’une ferveur toute sportive à l’occasion de la soirée “Un tour en Isère”. Autour de Christian Prudhomme, directeur du Tour de France, Jean-Pierre Barbier, président du Département, la préfète Catherine Séguin, Julien Polat, Guy Veney et Jean-Yves Noyrey, respectivement maires de Voiron, du Bourg‑d’Oisans et de l’Alpe‑d’Huez ont levé le voile sur le parcours du Tour de France qui, en 2026, va plutôt gâter l’Isère.
Arrivée de l’étape Chambéry-Voiron le 22 juillet, départ de Voiron le lendemain vers Orcières-Merlette, puis deux journées alpines de haute montagne conclues par la mythique ascension de L’Alpe‑d’Huez. « Cela fait dix ans qu’on attend ça », a lancé Jean-Pierre Barbier, saluant « le retour d’un rêve » pour un département où le Tour fait partie de l’ADN collectif.
Concernant Voiron, cela faisait quarante-neuf ans que la ville n’avait plus accueilli la Grande Boucle et elle décroche cette fois la mise. Qu’on en juge : une arrivée et un départ en deux jours ! « On a le sentiment d’écrire un petit morceau d’histoire », confie Julien Polat, Pour le maire, ce double rendez-vous offre à la population « la combinaison des deux plaisirs : l’émotion du sprint final et la convivialité du départ, quand les coureurs se préparent et échangent avec le public ».
L’édile y voit aussi une formidable vitrine pour le territoire : le peloton traversera le Pays voironnais, longera le lac de Paladru et les pentes de Chartreuse avant de filer vers l’Alpe d’Huez. « C’est une chance de montrer nos paysages, notre patrimoine et la qualité d’accueil de l’Isère », a‑t-il ajouté. Pour Christian Prudhomme, cette étape mêlera « échappées et retour du peloton dans un décor splendide », symbole d’un Tour qui « relie les territoires plus qu’il ne les traverse ».
« Le Tour, c’est un formidable coup de projecteur mondial »
Pour Jean-Pierre Barbier, cette présence massive du Tour sur quatre jours récompense un travail patient. « Depuis dix ans, on cultive le vélo ; c’est devenu notre ADN », a‑t-il rappelé, avant de remercier « les gendarmes, les pompiers, les agents départementaux et tous ceux qui rendent le Tour possible ».
Le président voit dans cet été 2026 « une formidable aventure humaine et sportive », fidèle à l’esprit du Tour : « Personne ne sait comment il se terminera, tout peut basculer d’un instant à l’autre », a observé le président. Qui n’a pas manqué de faire savoir qu’il compte aussi sur les retombées touristiques car « le Tour, c’est un formidable coup de projecteur mondial ! », a‑t-il rappelé.

Jean-Pierre Barbier lors de la soirée « Un Tour en Isère » organisée à l’hôtel du Département. © Paul Turenne – Place Gre’net
Jean-Pierre Barbier a également fait savoir que l’Isère accueillera, en parallèle, l’Étape du Tour 2026, la version cyclosportive ouverte aux amateurs, calquée sur le parcours de l’étape professionnelle entre Bourg‑d’Oisans et l’Alpe‑d’Huez. Près de 16 000 cyclistes sont attendus sur ce tracé mythique, qui se verra fermé à la circulation pour l’occasion. « On n’en fait jamais trop ! », a‑t-il lancé dans un grand éclat de rire.
L’Alpe-d’Huez, théâtre du dénouement du Tour de France
« C’est ici que tout peut se jouer », a résumé Christian Prudhomme en présentant les deux dernières étapes. En effet, le 24 juillet, le peloton reliera Gap à Bourg‑d’Oisans avant, le 25, la grande explication finale entre Bourg‑d’Oisans et l’Alpe‑d’Huez. Ce en affrontant les cols d’Ornon, de la Croix-de-Fer, du Télégraphe et du Galibier, puis l’étroit col de Sarenne.
« Un contraste total entre la folie des 21 virages et le silence de la Sarenne », a‑t-il décrit, annonçant « un Tour 2026 allant crescendo où nul ne pourra dire “c’est gagné” juste avant Paris ».

Les coureurs devront à nouveau gravir les mythiques 21 lacets numérotés de l’Alpe d’Huez pour le Tour de France 2026. © Bruno Bade / ASO
À ses côtés, Guy Verney, maire du Bourg‑d’Oisans, s’est dit comblé. « Depuis 2022, nous attendions l’occasion, c’est une fierté pour notre vallée ». s’est-il réjoui. Même émotion pour Jean-Yves Noyrey, maire de l’Alpe‑d’Huez : « Accueillir à nouveau le Tour, c’est une chance énorme. L’histoire continue », a‑t-il confié, évoquant non sans nostalgie « le duel Bernard Hinault- Greg LeMond de 1986 ».



