FLASH INFO – La police a lancé un appel à témoins au sujet de la violente agression dont aurait été victime un homme de 45 ans, dans la nuit du 25 au 26 mai 2022, dans le centre-ville de Grenoble. Frappé, selon ses dires, par trois individus mais pris en charge trop tardivement, ce père de famille est aujourd’hui tétraplégique. Des faits qu’il doit maintenant prouver pour pouvoir être indemnisé. Mais les premiers éléments de l’enquête semblent remettre en cause sa version. Deux témoins affirment en effet que le quadragénaire est tombé tout seul de son vélo et n’a pas été agressé (voir encadré).
[Article mis à jour jeudi 16 juin 2022, à 19 h 50]. La vie d’Issam Bousalmi a basculé dans la nuit du 25 au 26 mai 2022. Violemment agressé, selon ses déclarations, en plein centre-ville de Grenoble, cet homme de 45 ans est désormais tétraplégique mais ne se souvient quasiment plus de rien. Les policiers de la Sûreté départementale de l’Isère ont donc lancé un appel à témoins afin de faire la lumière sur les événements de cette nuit tragique.
Les faits se sont déroulés « entre 23 h 30 et 3h du matin, à l’intersection de la rue Lamartine et du cours Lafontaine, à hauteur du lycée Champollion », indique la police. Issam Bousalmi, circulant à vélo, aurait tenté de « porter assistance à un couple victime d’une agression par trois individus ». Mais ces derniers « s’en seraient alors pris à l’homme à vélo ».
Il affirme avoir été frappé à terre par trois individus et pris en charge trop tardivement par un médecin
Le quadragénaire affirme avoir été frappé à terre, à plusieurs reprises, par ses trois agresseurs. Il serait ensuite « resté au sol, avant l’intervention des pompiers, puis celle de la police, vers 2 h 30″, poursuit la Sûreté départementale. Si ses souvenirs sont flous, Issam Bousalmi, interrogé par Le Dauphiné libéré, se rappelle néanmoins d’un passant qui l’aurait découvert allongé sur le sol, avant d’alerter les pompiers.
Problème : les sapeurs-pompiers, le voyant dans cet état, l’auraient d’abord cru ivre… Tout comme les policiers qui, après l’avoir pris en charge, l’ont placé en cellule de dégrisement. Lorsqu’un médecin est venu finalement l’ausculter, prenant conscience de la gravité de son état, le père de famille a été conduit au CHU Grenoble Alpes. Mais trop tard.
Opéré le lendemain, le Grenoblois est aujourd’hui tétraplégique. D’après son témoignage, rapporté par le quotidien régional, les coups reçus auraient atteint la plaque en métal lui maintenant deux vertèbres cervicales depuis une opération subie en 2013. Ce qui aurait alors entraîné la fracture d’une des vertèbres, une atteinte de la moelle épinière et donc la tétraplégie.
La police recherche la personne ayant retrouvé la victime sur le trottoir et prévenu les secours
Mais deux semaines après les faits, les enquêteurs piétinent et n’ont toujours pas identifié de témoins. Ils recherchent notamment la mystérieuse personne ayant retrouvé la victime sur le trottoir et prévenu les secours. Un témoignage crucial pour Issam Bousalmi. Celui-ci doit en effet prouver à la justice qu’il a été agressé pour pouvoir être indemnisé.
La Sûreté départementale de Grenoble appelle donc toute personne ayant été témoin de l’agression ou possédant des informations à la contacter au 04 76 60 41 36 (en semaine) ou au 04 76 60 40 40 (le week-end et les jours fériés).
La thèse de l’agression remise en cause par les premiers témoignages
Coup de théâtre, ce mercredi 15 juin ! « À la lumière de différents témoignages recueillis, la thèse de l’agression n’est à ce stade de l’enquête pas confirmée », indique Boris Duffau, procureur adjoint. Pire encore, les premiers éléments de l’enquête semblent même remettre totalement en cause la version du quadragénaire.
Ainsi, précise le procureur de la République de Grenoble Éric Vaillant, « deux témoignages concordants ont été recueillis par les policiers selon lesquels la victime, alcoolisée, est tombée seule de son vélo et n’a pas été agressée ». Un énorme rebondissement, Issam Bousalmi prétendant, lui, avoir été frappé par trois individus, après avoir tenté de défendre un couple que ces derniers importunaient.
Qui dit vrai ? Les enquêteurs vont maintenant devoir trouver de nouvelles preuves infirmant ou confirmant les déclarations de la victime. « Aucune image de vidéosurveillance n’a pu être récupérée à ce jour, des investigations techniques sont en cours pour déterminer si les vidéos peuvent être récupérées », explique Boris Duffau. Reste également à déterminer si – et comment – une chute a pu rendre tétraplégique le Grenoblois de 45 ans. Cette nébuleuse affaire n’a sans doute pas fini de livrer des surprises…