FOCUS – « Le climat nous oblige. » Tel est le message retenu par la majorité métropolitaine pour fixer le cadre de sa « feuille de route » 2022 – 2026. Un document issu d’une réflexion entre les quatre groupes majoritaires, qui s’inscrit dans la continuité des actions de la Métro, tout en ajoutant de nouvelles intentions pour les années à venir.
Un plan d’actions pour une « Métropole de la maturité » ? C’est ainsi que Marc Oddon, conseiller métropolitain et maire de Venon, présente la « feuille de route de la majorité de gauche, écologiste et solidaire de Grenoble-Alpes Métropole 2022 – 2026″. Un document autour duquel se fédèrent les quatre groupes composant la majorité métropolitaine, très officiellement présenté par les élus le vendredi 14 janvier 2022.
Objectif du document ? Structurer les actions de la Métropole autour de priorités clairement identifiées, suite à un travail de réflexion mené au sein de la majorité, explique le président de la Métropole Christophe Ferrari. Un travail qui s’inscrit dans la continuité du précédent mandat, ajoute-t-il. Mais nécessaire car « beaucoup d’élus sont nouveaux et ont apporté aussi leurs contributions ».
« Le climat nous oblige »
Le mot d’ordre tient en un slogan, « Le climat nous oblige », présent dans la feuille de route et que reprennent à leur compte les élus métropolitains. « Le climat, c’est ce qui doit guider nos actions », enchérit Bertrand Spindler, conseiller métropolitain. Et le maire de La Tronche de plaider pour une structuration des initiatives de la Métropole, autant que pour une articulation entre les communes et l’intercommunalité.
Pas question en somme pour la Métropole de s’arroger de nouvelles compétences, explique Marc Oddon. Alors que le mandat 2015 – 2021 a fixé les champs d’action métropolitains, la feuille de route 2022 – 2026 doit asseoir la continuité et le renforcement des mesures. Ainsi, quand la conseillère Dominique Scheiblin évoque une « harmonisation » de la pratique aquatique sur la Métropole, elle précise bien qu’il n’est pas question de se doter de la gestion des piscines. Et tant pis pour le vœu voté par la Ville de Grenoble en décembre 2021.
La pratique du sport figure en effet dans la feuille de route 2022 – 2026. De même que l’attractivité économique ou touristique du territoire, le soutien à la recherche ou à la culture. Sans oublier un marqueur de proximité vis-à-vis des habitants. Ou une volonté de tempérer les inégalités sociales entre habitants, de favoriser l’emploi et l’insertion des personnes en situation de handicap, ou d’œuvrer dans le cadre de la prévention de la délinquance.
Autant de thématiques qui peuvent sembler éloignées de la question climatique, mais que la Métropole veut axer autour du champ environnemental. En soutenant par exemple les circuits courts, avec des aides pour les agriculteurs. Ou en accompagnant les entreprises vers des engagements « dans la responsabilité sociale et environnementale, incluant entre autres l’emploi et l’insertion, mais aussi le bruit et la pollution ».
« Ce n’est pas une liste à la Prévert »
Reste que la feuille de route, telle que présentée, s’apparente beaucoup… à un programme électoral. Avec une surabondance de l’emploi du verbe « devoir » : « la Métropole doit disposer d’outils en propre » ; « elle doit mettre en réseau et en synergie les acteurs et les équipements culturels communaux » ; elle « se doit d’être exemplaire dans la gestion de ses propres équipements », parmi quelques exemples.
De simples déclarations d’intention ? La question pique un peu au vif les élus. « Ce n’est pas une liste à la Prévert », se défend Nicolas Beron-Perez. Avant de rappeler que la Métropole mène déjà de nombreuses actions. « Elle continuera à faire ce qu’elle fait déjà, mais fera un peu plus quand elle aura des marges de manœuvres », poursuit-il. La feuille de route a aussi pour fonction de s’imposer dans les débats et les choix budgétaires. Et cela alors que le budget de la Métropole doit être voté fin mars 2022.
Relèverait-elle aussi d’une marque de consensus au sein d’une majorité construite dans la douleur ? « Derrière ce document, vous avez une majorité métropolitaine qui communique, qui travaille ensemble sur ses dossiers, et ça c’est important de le dire », souligne Marc Oddon. N’est-ce pas pourtant la moindre des choses… pour une majorité ? « Je ne suis pas sûr que toutes les métropoles aient posé cela ! », tranche en réponse Christophe Ferrari.