FOCUS – "Le chantier", espace qui regroupe une matériauthèque, un jardin et une cantine à Fontaine, vit sous la menace imminente d'une expulsion. Cet espace collectif occupe depuis plusieurs années et sans autorisation un terrain appartenant à l’Établissement public foncier local. Un projet immobilier devait voir le jour mais a été abandonné. La Ville va donc récupérer le terrain pour le revendre. Elle en a proposé un nouveau aux bénévoles du "chantier" en face de la salle Edmond-Vigne. Une solution qui ne leur convient pas.
"Ce qui nous plaît ici c'est la dynamique de quartier et de tout ce qui s'est créé autour, s'enthousiasme l'une des bénévoles du collectif. Les gens viennent parce que c'est à deux pas de chez eux. On cherche tous la proximité, d'autant plus avec les confinements et les couvre-feu". En ce samedi 13 février, une dizaine de personnes se réchauffent autour d'un thé ou d'un café sur le terrain du "chantier".
On entre en poussant un petit portillon au 14 rue Paul-Vaillant Couturier. La neige fraîche recouvre le jardin et le toit de la matériauthèque. À l'intérieur de l'abri de fortune d'environ 40 mètres carrés, une multitude d'objets s'entassent. Au fond du terrain, se trouve une maison dont l'entrée donne sur une rue parallèle au 1 rue Henri-Wallon.
Depuis le premier confinement, des repas partagés sont proposés tous les samedis à 13 heures. Un moment de rencontre et d'échange entre les habitants et les bénévoles. Sauf que ce tranquille équilibre est aujourd'hui menacé.
Un projet de rénovation urbaine tombé à l'eau
Depuis une dizaine d'années, l’Établissement public foncier local du Dauphiné (EPFL) est propriétaire du terrain, dans le cadre d'un portage foncier qui arrive à son terme. Le terrain avait été racheté par l'EPFL pour pouvoir construire un immeuble. Mais les normes d'urbanisme sont devenues plus contraignantes.
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