FIL INFO — Quand Mila pourra-t-elle retourner au lycée ? La jeune Iséroise de 16 ans n’a plus mis les pieds dans son établissement depuis l’avalanche de menaces de mort faisant suite à ses propos critiques sur l’Islam. Une situation que dénonce la Ligue de l’enseignement de l’Isère : son président rappelle que la critique de la religion est un droit constitutionnel, et appelle la République à protéger Mila et à lui permettre de se re-scolariser rapidement.
La Ligue de l’enseignement de l’Isère tape du poing sur la table. Depuis bientôt quinze jours, la jeune Iséroise Mila est déscolarisée, pour cause de menaces de mort suite à ses propos critiques sur l’Islam. Si l’adolescente de 16 ans n’a pas été « exfiltrée » de son lycée, comme le précise Libération en réponse aux rumeurs sur la Toile, elle n’est pas en capacité de réintégrer son établissement scolaire… ni aucun autre.
Une situation d’autant plus absurde aux yeux de la Ligue de l’enseignement Éric Favey que Mila a été “blanchie” par la justice. Le parquet de Vienne avait, en effet, ouvert une enquête pour « provocation à la haine raciale » à son encontre. Procédure classée sans suite le jeudi 30 janvier. Le même jour, la ministre de la Justice Nicole Belloubet reconnaissait avoir commis une maladresse en déclarant qu’insulter une religion était « une atteinte à la liberté de conscience ».
« La continuité pédagogique est assurée » affirme le rectorat
« La fédération de la Ligue de l’Enseignement de l’Isère rappelle que partout en France, (…) il est possible de critiquer ou d’insulter une religion, ou toute autre croyance et conviction philosophique ou politique, sans encourir de poursuites », écrit Éric Favey dans un communiqué. Une garantie de liberté d’expression notamment assurée par les articles 10 et 11 de la Constitution française, poursuit-il.
Pourtant, la jeune Iséroise demeure privée de lycée, et l’Éducation nationale semble peiner à trouver une solution pour permettre sa re-scolarisation. « On n’arrive pas à trouver un établissement dans lequel la sécurité de cette jeune fille serait aujourd’hui assurée », a ainsi dénoncé sur BFM l’avocat de Mila, et accessoirement de Charlie-Hebdo, Richard Malka.
« Pour Mila, la République ne sera vraiment protectrice de ses droits qu’à la condition qu’elle retrouve rapidement un lycée pour poursuivre dans la sérénité ses études. Ce qui n’est toujours pas le cas à ce jour », écrit pour sa part Éric Favey. Le rectorat de Grenoble a, de son côté, indiqué au Monde que « la continuité pédagogique, à distance, [était] assurée » pour l’adolescente. Tout en « appelant au calme » face aux menaces de mort et de viol dont elle est victime.