TROIS QUESTIONS À : Le collectif Alain Carignon et la Société civile conviait les Grenoblois, à l'inauguration de son local de campagne ce vendredi 6 septembre. Un "siège pour l'alternance" tant espérée par l'ancien maire qui n'a toujours pas clairement annoncé sa candidature. L'occasion de l'interpeller pour quelques questions à l'orée d'une campagne largement amorcée depuis de nombreux mois.
Une inauguration aux petits oignons
Trois cents ? Quatre cents personnes ? Toujours est-il qu'il y avait du monde devant le 15 rue de la République où se déroulait ce vendredi 8 septembre l'inauguration du "siège pour l'alternance" d'Alain Carignon. Rue barrée par la police nationale, casquettes oranges en guise de goodies, magicien et DJ aux platines pour l'animation, bière à gogo, vidéo, discours... Pour l'occasion, la Société civile avec les citoyens avait mis les petits plats dans les grands. Jusqu'à soigner les détails avec le survol d'un drone qui, du haut des airs, a filmé le rassemblement tandis que le décompte du lancement officiel s'amorçait.
Semblant comme un poisson dans l'eau, Alain Carignon s'est volontiers prêté à l'exercice d'un bain de foule ponctué de pauses photo et de selfies. Bref, une inauguration en grande pompe de ce « siège pour l'alternance » tant espérée par l'ancien maire de Grenoble. Même s'il n'a toujours pas clairement annoncé sa candidature. L'occasion de lui poser quelques questions à l'orée d'une campagne qui démarre sur les chapeaux de roues.
Place Gre'net : Dans quel état d'esprit inaugurez-vous aujourd'hui ce local de campagne ?
Alain Carignon - C'est le siège de l'alternance qui s'ouvre aujourd'hui de façon à préparer, avec le Collectif de la société civile, l'alternance dont Grenoble a besoin. Et ce pour traiter les problèmes d'attractivité, de circulation, de sécurité et de propreté de la ville.
Tous ces sujets là, nous les avons mis en commun et nous sommes en train d'élaborer un projet pour que l'on soit à nouveau fier d'y habiter. Nous sommes ceux qui rassemblons les Grenoblois sur un projet. Qu'ils soient de droite, de gauche ou du centre, ils peuvent et doivent s'y retrouver. Quant à ma candidature, je m'adresserai directement aux Grenoblois lorsqu'il s'agira de la déclarer.
Aujourd'hui, avec cette inauguration, nous sommes dans l'idée de créer un lieu d'échanges de façon à ce que les citoyens construisent avec nous leur avenir.
Quelles sont les principaux thèmes et enjeux de votre campagne pour l'alternance ?
Alain Carignon - Pour élaborer son projet avec les Grenoblois, le collectif de la société civile veut travailler sur tout ce qui améliorera l'attractivité de la ville. Pour les mobilités, vous savez que – nous qui avons lancé le tramway dans les années 80 – avons un projet de monorail reliant Veurey à Crolles.
Concernant la sécurité nous voulons rétablir des caméras 24 heures sur 24 avec un PC opérationnel. Globalement, il s'agit sur tous ces sujets de débattre avec les habitants de manière à ce qu'ils les construisent avec nous et se les approprient.
Quant à l'environnement, force est de constater que nous avons la municipalité la plus ringarde qui soit sur les questions d'écologie ! Le prochain maire doit être un maire éco-responsable. Si ça passe par les mobilités, c'est aussi la montagne de la biodiversité à la Bastille avec la ferme modèle qui permettra à tous les enfants des écoles d'avoir un contact avec la nature.
Toutes ces perspectives vont faire de Grenoble la capitale européenne de l'écologie. C'est à dire une ville exemplaire qui reflète une image très positive à l'extérieur et qui soit également très positive à vivre.
Et puis, il y a aussi tout le domaine de la recherche, de l'université et des jeunes entreprises. Le projet de Davos de l'intelligence artificielle permettra à tout ce secteur d'évoluer dans une ville dont il sera fier.
Que pouvez-vous dire des autres forces d'ores et déjà en présence ?
Alain Carignon - Il y a un débat entre la municipalité sortante et nous. Il y a le projet de continuer, dans un dogmatisme vert, ce qu'Éric Piolle a fait durant les six années qui viennent de s'écouler. Et puis il y a l'autre projet que nous avons qui est de porter Grenoble vers demain et d'en refaire une ville pionnière dans les domaines de la transition et de l'écologie.
Deux alternatives vont s'offrir à nous. Soit continuer dans la paupérisation de la ville et la ghettoïsation des quartiers, soit l'orienter vers une requalification sensible à la transition et à la sauvegarde de la planète. Quant aux velléités qu'ont certains à droite de monter une liste contre moi, on verra bien. Comme disait le général De Gaulle “Tout ce qui grouille, grenouille et scribouille n'a pas d'importance”.
Propos recueillis par Joël Kermabon