EN BREF – Dans une lettre ouverte adressée au rectorat de Grenoble, les parents d’élèves de l’école maternelle Sidi-Brahim de Grenoble se disent « horrifiés » : une classe de leur établissement serait fermée dès le lundi 9 septembre, occasionnant le départ de deux membres de l’équipe enseignante et l’augmentation des effectifs des cinq classes restantes. Situation similaire au Pont-de-Claix, où Christophe Ferrari dénonce lui aussi la fermeture de deux classes dans sa commune.
« Les parents d’élèves sont horrifiés, les enseignants et les Atsems démunis. » C’est en ces termes que les parents d’élèves de l’école maternelle Sidi-Brahim de Grenoble décrivent leur rentrée scolaire. Pour quelle raison ? L’annonce, relayée par les syndicats d’enseignants, de la fermeture imminente de l’une de ses classes. À compter du lundi 9 septembre, croient-ils savoir, l’école n’en compterait ainsi plus que cinq (voir encadré).
« Cette fermeture entraînerait le départ précipité d’une enseignante qui prépare sa classe depuis juillet et la suppression du poste d’une Atsem, à l’école depuis de nombreuses années », dénoncent les parents dans une « lettre ouverte » adressée à une inspectrice de l’Éducation nationale. La même qui, en juillet, leur aurait indiqué au mois de juin qu’aucune fermeture de classe n’était envisagée pour l’école Sidi-Brahim.
Entre 29 à 31 élèves par classe
De premières inquiétudes s’étaient en effet exprimées à la fin de l’année scolaire face à la « menace de se voir supprimer une classe ». Une possibilité effrayantes pour les parents, qui invoquent l’implantation future de 160 nouveaux logements dans le quartier, faisant augmenter mathématiquement le nombre de jeunes enfants scolarisés.
Sans compter l’arrivée récurrente d’enfants de migrants dans les classes, en cours d’année scolaire. « L’an passé, 17 enfants, dont de nombreux allophones, ont intégrés l’école, faisant exploser les effectifs des classes et menaçant le bien-être des enfants et du personnel enseignant, débordés », notent-ils ainsi.
La suppression d’une classe ne ferait qu’amplifier le phénomène à leurs yeux. En particulier alors que l’école Sidi-Brahim n’a perdu que trois élèves entre 2018 – 2019 et 2019 – 2020, passant de 146 à 143 enfants inscrits en maternelle.
Et d’ajouter que la fermeture d’une classe aboutirait à des effectifs pour les classes restantes allant de 29 à 31 élèves. Contre, actuellement, 24 élèves par classe, soit exactement le chiffre et l’objectif préconisés par le chef de l’État et le ministre de l’Éducation nationale, concernant toutefois l’école élémentaire. Sollicité par Place Gre’net, le rectorat de Grenoble n’a pas donné suite à notre demande de réaction.
Florent Mathieu
Suite à la parution de l’article, l’adjoint aux Écoles Fabien Malbet indique qu’aucune fermeture de classe n’est en réalité programmée pour l’école Sidi-Brahim de Grenoble, ajoutant en avoir eu confirmation des services de l’Éducation nationale. [encadré ajouté le 9 septembre]
LE MAIRE DE PONT-DE-CLAIX CHRISTOPHE FERRARI DEMANDE DES CLASSES DE MATERNELLE SUPPLÉMENTAIRES
Sans surprise, Grenoble n’est pas seule concernée par des fermetures de classe. Le maire de Pont-de-Claix, et accessoirement président de la Métro, Christophe Ferrari a ainsi, à son tour, pris la plume pour écrire au rectorat de Grenoble. Motif de son irritation ? « Sur le territoire de la ville, les effectifs scolaire en maternelle sont en hausse alors que le nombre de classes diminue », écrit l’édile.
Deux classes ont ainsi été fermées à la rentrée 2019, alors même que la commune compte 16 enfants de plus en maternelle, à savoir 458. Résultat ? Une « situation tendue » dans plusieurs établissements, avec des effectifs pouvant aller jusqu’à 27 élèves par classe. Et une absence de marge de manœuvre alors que de nouveaux logements doivent être livrés en cours d’année.
Christophe Ferrari demande ainsi à l’inspectrice académique de procéder à l’ouverture de deux classes, l’une sur l’école maternelle Saint-Exupéry et l’autre sur l’école maternelle Pierre-Fugain. Soit deux établissements susceptibles de voir leurs effectifs continuer à grimper dans le courant de l’année scolaire.