FIL INFO – Ce lundi 5 novembre, en conseil municipal, le Conseil citoyen indépendant A (CCIA) a interpellé Éric Piolle, le maire de Grenoble, sur le devenir du parc Tarze pollué. Mais aussi sur le sort réservé aux demandeurs d’asile qui y ont élu domicile depuis plusieurs semaines, dans l’attente d’un hébergement d’urgence.
« Les habitants du quartier Arago – Jean-Macé – Martyrs s’inquiètent de l’annonce de constructions prévues dans le parc Tarze. »
Ainsi a démarré le propos d’Alain Lauriot, représentant du Conseil citoyen indépendant A (CCIA), se faisant le porte-parole des riverains et de l’union de quartier Arago – Jean-Macé – Martyrs, lors de son intervention en début de conseil municipal, ce lundi 5 novembre.
« Les habitants sont attachés à ce petit coin de verdure »
Depuis plusieurs semaines, l’union de quartier tente sans succès d’obtenir des explications de la part des élus sur ce projet dont ils ne veulent pas. « Les habitants sont attachés à ce petit coin de verdure. Il y a très peu de verdure dans ce quartier », insiste Alain Lauriot. Pourquoi alors le bétonner ? « Il y a d’autres solutions pour conserver la végétalisation qui n’ont jamais été étudiées, en particulier la dépollution par les plantes », lance l’ex-président de l’union de quartier Arago – Jean-Macé – Martyrs.
Par ailleurs, les habitants s’interrogent sur l’inaction des autorités – Ville, préfecture, Conseil départemental, Métropole confondues – face à la situation qu’endurent les familles de demandeurs d’asile qui campent dans ce parc depuis des semaines.
« Nous avons alerté vos services depuis le mois d’août […], mentionne Alain Lauriot, en s’adressant au maire de Grenoble. Avant d’ajouter : [Ces personnes] vivent sur un terrain pollué, sans eau, sans chauffage, et sans toilettes, et sous tente dans des conditions indignes. »
Un programme immobilier d’ici 2023
Prenant à son tour la parole, Eric Piolle a assuré que la Ville redoublait d’effort pour que la situation des demandeurs d’asile puisse s’améliorer très rapidement. « La Ville et la préfecture échangent depuis de longues semaines sur la situation de ce campement […] La Ville est prête à prendre un arrêté d’expulsion, à condition que de véritables solutions d’hébergement existent et soient mises en place par la préfecture dont c’est la compétence… », a indiqué le maire.
Sur la question du devenir du parc, les dés sont jetés, et depuis longtemps, à en croire le premier magistrat de la Ville. « Oui, ce terrain, conformément au dossier de réalisation de la Zac [Zone d’aménagement concertée, ndlr] adoptée en 2012, a bien vocation à accueillir une programmation de bâti à l’horizon 2023 », a‑t-il affirmé.
Et de le redire encore autrement : « La création d’un parc à cet endroit n’est pas compatible au plan guide du projet Presqu’île validé depuis de nombreuses années, conçu par Christian de Portzamparc et la paysagiste Florence Mercier », a poursuivi Éric Piolle.
Les habitants auront toutefois leur mot à dire sur le projet immobilier à venir, a assuré le maire. Notamment sur « l’insertion du bâti, la place du végétal, le renforcement de la biodiversité, la pleine terre et la conservation du patrimoine ». Une réunion est d’ailleurs programmée le 22 novembre prochain avec la paysagiste et l’union de quartier.
« Entre 3 000 et 4 000 arbres plantés sur ce quartier »
Entre le demi-hectare aménagé à quelques mètres du parc Tarze au sein du quartier Clos des fleurs, le futur parc dans le quartier Cambridge et la création d’un parc des Berges de l’Isère sur le quartier de l’Esplanade, les habitants ne manqueront pas d’espaces verts, gage le maire de Grenoble.
Lequel a fait les comptes : « Nous devrions arriver entre 3 000 à 4 000 arbres plantés sur ce quartier, à la fin du projet que nous souhaitons emblématique de la ville en transition. »
SC