FIL INFO – Une centaine d’accompagnants d’élèves en situation de handicap (AESH) et de leurs soutiens ont manifesté devant le rectorat de Grenoble, mercredi 19 septembre. L’objet de cette protestation ? L’augmentation de trois heures de leur temps de travail hebdomadaire. Une hausse non compensée financièrement, car prélevée sur le volume horaire annuel, qui pèse sur le temps de préparation des accompagnants autant que sur leur vie personnelle.
Une petite centaine de personnes s’est réunie dans l’après-midi du mercredi 19 septembre devant les grilles fermées du rectorat de Grenoble. Motif du rassemblement ? Un mouvement de colère des accompagnants d’élèves en situation de handicap (AESH), soutenu par des enseignants et autres professionnels de l’éducation sous bannières syndicales Sud Solidaires, FO ou FSU.
Si les AESH ne se sentent pas reconnus dans leur travail depuis plusieurs années, une augmentation de leur temps de travail hebdomadaire actée en septembre a fait déborder le vase, explique Clärli Honegger du Collectif AVS*-AESH. Nombre d’entre eux doivent en effet travailler trois heures supplémentaires par semaine sans hausse de salaire, ces heures étant prélevées sur le volume horaire annuel. En somme, les AESH travailleront moins de semaines sur l’année, mais plus ces semaines-là.
Un temps de préparation non reconnu ?
Or ce changement a souffert, souligne Clärli Honegger, d’un manque certain d’information. « Certains ont été mis devant le fait accompli. D’autres fois, c’est un référent qui vient nous dire que c’est désormais la norme… Bref, aucun systématisme pour informer les gens et expliquer cette décision aberrante », dénonce-t-elle. Et la jeune femme de décrire des conséquences importantes sur la vie et l’activité professionnelle des AESH concernés.
« On ne reconnaît pas le travail hors présence de l’enfant de l’AESH, le temps de concertation avec les enseignants, le temps de rencontre, les sorties scolaires, l’accompagnement des élèves aux examens… », énumère-t-elle.
Au final, les trois heures hebdomadaires en sus pèseront sur ce temps de préparation, estime la membre du collectif. Tout en occasionnant de possibles frais de garde d’enfants supplémentaires, ou en empêchant des AESH à mi-temps d’occuper un second emploi en parallèle afin de joindre les deux bouts.
Flou autour des décisionnaires
Si la rectrice de Grenoble n’était pas présente le jour de la manifestation, le directeur des ressources humaines du rectorat a reçu une dizaine de représentants des AESH pour une réunion de plusieurs heures. Au final ? Un certain trouble, nous confie Colas Perroud, qui faisait partie de la délégation. Le rectorat n’aurait en effet pas de lien avec cette augmentation horaire, qui semble de plus ne concerner que les AESH du Sud Isère.
Qui est le mystérieux décisionnaire, en ce cas ? « On ne sait pas trop… », nous répond Colas Perroud, visiblement dans l’expectative. Guère plus d’informations du côté du rectorat, qui n’a pas donné suite à notre demande d’entretien. Celui-ci aurait toutefois indiqué se pencher sur la question, quand bien même Colas Perroud affirme douter de son intérêt réel à l’égard des AESH.
Une seconde manifestation est d’ores et déjà prévue mercredi 26 septembre, tandis qu’une pétition mise en ligne avoisine désormais les 2 000 signatures.
FM
* Assistant de vie scolaire.