FIL INFO – Alors que plusieurs cours d’eau et nappes aquifères de l’Isère sont en-dessous du seuil d’alerte depuis la fin juin ou la mi-juillet, la Frapna tire la sonnette d’alarme. Craignant pour « la vie aquatique de nos cours d’eau » autant que pour « la disponibilité de la ressource en eau », la Fédération Rhône-Alpes de protection de la nature appelle le Comité départemental de l’eau à décréter l’état d’alerte.
« L’enjeu est aujourd’hui de démontrer notre capacité à nous adapter à la dérive climatique. » Au cœur de l’été, la Fédération Rhône-Alpes de protection de la nature (Frapna) alerte les pouvoirs publics sur la situation de sécheresse en Isère. Le message est d’actualité : jeudi 9 août doit en effet se tenir une nouvelle réunion du Comité départemental de l’eau (CDE).
La Frapna décrit ainsi des cours d’eau alimentés par les nappes souterraines « dans un état précaire, sinon de coma voire de coma avancé », à l’exception du bassin de la Bourbe. Les neiges hivernales et les précipitations printanières abondantes n’y font rien : « La situation en ce milieu d’été ressemble à celle de l’année dernière à la même époque », relève la Fédération.
Quant aux possibles orages annoncés dans les jours qui viennent par Météo France, ils ne sauraient apporter de remède durable. « Chaque orage fait remonter les débits, ce répit est temporaire, une fois que le flux est passé on retrouve très rapidement des niveaux critiques », décrit encore la Frapna. Qui craint dès lors de voir les ressources passer « en-deçà du seul critique », jusqu’à rendre leur exploitation impossible.
L’état d’alerte demandée pour plusieurs cours d’eau
Jugeant ainsi que « la vie aquatique de nos cours d’eau » autant que « la disponibilité de la ressource en eau dans les mois qui viennent » sont en jeu, la Frapna attend des pouvoirs publics une prescription de l’état d’alerte, et donc une limitation de l’exploitation des sites concernés, chaque fois que les cours d’eau atteignent des niveaux aussi critiques. Ce qui, juge la Fédération, devrait se reproduire de plus en plus souvent.
Plus concrètement encore, la Frapna demande la prescription immédiate de l’état d’alerte sur les cours d’eau suivants : le Gelon, la Vega, la Sanne, l’Herbasse, la Galaure, les cours alimentés par la nappe Bièvre Liers Valloire et ceux de l’Est lyonnais, à l’exception de la Bourbe. L’état d’alerte est également réclamé pour deux nappes aquifères : celles de Bièvre Liers Valloire, et celles des Molasses du Bas Dauphiné. Autant de zones en-dessous du seuil d’alerte, depuis la fin juin ou la mi-juillet.